Selon Isabelle Mateos y Lago, stratège en chef gestion diversifiée chez BlackRock Investment Institute, les modestes mesures commerciales ne sont pas de nature à empêcher l’appétence au risque, ou de mettre en danger le régime de faible volatilité du marché. Néanmoins, la montée du protectionnisme mondial menace le marché dans le sens où une escalade potentielle des guerres commerciales peut représenter un frein pour la croissance et les marchés en 2018.

L’étude menée par BlackRock montre la réaction quasi-immédiate des marchés du fait de récents évènements rententissants (notamment des débats autour des barrières douanières sur l’acier à de vifs affrontements dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce). Le yen et l’or surperforment tandis que les secteurs des biens de consommation durable et les constructeurs automobiles enregistrent de lourdes pertes.

Cette étroite relation est d’autant plus marquée qu’une croissance de ces tensions pourrait avoir lieu. En outre, la mise en place par Donald Trump des barrières douanières sur l’acier et l’aluminium relance le débat sur le protectionnisme. En guise de réponse l’Union européenne a menacé de prendre des mesures de rétorsion à l’encontre d’un certain nombre de marchandises américaines, ce qui a poussé le président américain à menacer de prendre de nouvelles mesures contre les constructeurs automobiles européens. Il en va de même pour les éventuelles mesures américaines contre les pratiques chinoises en matière de propriété intellectuelle ou encore concernant le retrait potentiel des USA de l’ALENA.

Cependant, selon la directrice générale les mesures modérées déjà prises ne devraient pas affecter la robustesse des fondamentaux de marché. En effet, la portée des barrières douanières sur l’acier et l’aluminium par exemple, reste limitée surtout qu’elles sont assorties de possibles exemptions.

La prudence est tout de même de mise dans le cas où le regain du protectionnisme commencerait à affecter les perspectives de croissance mondiale. Les devises et les actions émergentes seraient alors les premières touchées ce qui provoquerait, selon BlackRock, une fuite commune vers les actifs perçus comme « refuge » tels que les emprunts d’État et le yen.

Mardochée Heymann

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