Etranglé financièrement, Casino a vendu de nombreux actifs immobiliers ces derniers mois pour se désendetter. Flash-back.

Casino respire mieux. Le groupe a révélé le 21 janvier dernier avoir atteint son objectif d’1,5 Md€ de cessions d’actifs non-stratégiques. Un programme annoncé en juin 2018 et motivé par la nécessité de réduire une dette financière nette de 4 Mds€ (chiffre au 30 juin 2018) dans l’Hexagone. L’immobilier a joué un rôle crucial dans cette stratégie.

Un rythme effréné

Le processus d’arbitrages commence le 26 juillet 2018 par la cession définitive de 15 % du capital de Mercialys sous la forme d’un equity swap avec une banque pour 213 M€. Puis, le 28 septembre 2018, le groupe Casino annonce la signature d’une promesse synallagmatique de vente portant sur les murs de 55 magasins Monoprix « avec un investisseur institutionnel de premier plan ». L’identité de ce dernier sera finalement révélée en décembre : il s’agit de Generali. L’assureur italien engage 565 M€ dans cette transaction qui implique en fin de compte 53 magasins.

Entre-temps, Casino a communiqué le 18 octobre sur une nouvelle cession. Cette fois, elle implique AG2R La Mondiale, porte sur les murs de 14 magasins Monoprix et s’élève à 180 M€. Finalisée en même temps que celle avec Generali, cette opération permet au groupe de porter à 1,1 Md€ les cessions d’actifs réalisés fin 2018.

Fin du programme, suite des arbitrages

La signature le 21 janvier d’un accord prévoyant la vente au premier semestre 2019 d’un portefeuille de murs de 13 Géant Casino, 3 Hyper Casino et 10 Supermarchés Casino à des fonds gérés par Fortress marque la fin du programme de cessions d'actifs d'1,5 Md€. L'opération valorise les actifs à 501 M€, dont 392 M€ seront perçus avant le 30 juin 2019. 

Mais les grandes manoeuvres ne sont pas pour autant terminées. Alors qu’ont été vendus ces derniers mois le siège du groupe pour 101,3 M€, le centre commercial La Capelle à Millau, des hypermarchés Géant à Avignon, Angers, Castelnaudary, Saint Grégoire, Dole, Cholet, Anglet et Castres ainsi que deux entrepôts logistiques de 110 000 m² à Besançon et Saint-Etienne en parallèle du programme de cession d’actifs, Casino entend « prolonger ses actions en vues de la réduction de sa dette. »

Selon BFM Business, une cession de tous les murs d’hypermarchés et de Monoprix serait même envisagée par Jean-Charles Naouri, le PDG et propriétaire de Casino. Un scénario qui donnerait un nouveau coup de fouet au marché de l'investissement de commerce en France. 

François Perrigault (@fperrigault)

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