Selon la dernière étude de S&P Global Ratings, l’endettement brut des entreprises hexagonales dépasse 4 000 milliards d’euros, soit près de 175 % du PIB français. Un chiffre qui n’est pas jugé préoccupant. Pour l’instant.

L’histoire se répète. Depuis la crise de 2008, les sociétés françaises n’ont eu de cesse d’accroître leur endettement qui a progressé de 40 % en dix ans. Une situation en décalage avec leurs homologues européennes, notamment espagnoles qui sont parvenues à se désendetter massivement au cours de cette même période. Pour autant, rien de véritablement alarmant. Si les firmes françaises ont massivement eu recours au levier de la dette, cela s’explique en partie par la faiblesse des taux d’emprunt.  « Le taux d'intérêt moyen des prêts accordés aux sociétés non financières s'est élevé à 1,56 % en 2018, son plus bas historique », relève l’étude.

Autre explication : le recours massif à la croissance externe, nécessitant souvent un endettement élevé. Qu’elles recourent à des emprunts bancaires bon marché ou qu’elles tirent profit de ces taux bas pour accéder aux marchés financiers, les sociétés françaises ont utilisé cet argent pour investir en France ou à l’étranger. Une stratégie que la hausse annoncée des taux pourrait mettre à mal. Mais pour l’instant, l’agence de notation se veut rassurante, estimant ne pas déceler dans l’immédiat un risque de bulle de crédit pour les banques françaises. Une conclusion légèrement différente de celle affichée par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF). Ce dernier, plus préoccupé par la situation, s’est réuni lundi et a décidé d’adopter la proposition du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, d’augmenter de 25 points de base le coussin contracyclique des banques. Cette surcharge en fonds propres passera de 0,25 % des actifs pondérés du risque à 0,5 % à partir du mois d'avril 2020.

SV

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