Depuis plusieurs années, le classement établi par Forbes confirme une tendance forte : la montée des pays émergents.
La nationalité des grandes fortunes du monde et des plus grandes entreprises est souvent représentative d’une certaine hiérarchie des puissances économiques. Le Brésil, la Russie, L’Inde et la Chine ne se contentent plus de rôle de figuration dans de tels classements. Entre remise en question de la domination économique occidentale, et problématiques propres à chacun des quatre pays, les classements Forbes sont-ils révélateurs de la situation des Bric ?

Depuis plusieurs années, le classement établi par Forbes confirme une tendance forte : la montée des pays émergents, à la tête desquels on retrouve les Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) et le Mexique. Cette année, seize personnalités issues de ces quatre pays étaient ainsi classées parmi les cinquante plus grosses fortunes mondiales contre seulement six en 2003. À l’image de la France toujours représentée par Liliane Bettencourt et Bernard Arnault, le nombre d’Européens présents dans le classement reste relativement stable.

Passant de vingt-neuf à vingt-et-un représentants, ce sont les Américains qui font les frais de l’arrivée des Brésiliens, des Indiens et surtout des Chinois et des Russes, représentés tous deux par quatre grandes fortunes. Cette tendance est encore plus visible lorsqu’on observe le classement Forbes Global 2000 qui recense les deux mille plus importantes entreprises en prenant en compte quatre critères : le chiffre d’affaires, le résultat d’exploitation, l’actif comptable et la valeur boursière. Aucune entreprise issue des Bric n’était présente dans ce classement en 2006. On en compte en 2011 une dizaine, dont sept chinoises, à la tête desquelles on trouve PetroChina. Parallèlement, depuis 2004, la part du PIB issu des Bric par rapport au PIB mondial a plus que doublé, passant de 8 à 19 %.

Quelle attitude adopter?

Censé mener à la convergence des différentes économies, le libre-échange tel que pratiqué par les émergents Chine en tête, ne convient plus aux pays occidentaux qui s’estiment floués. Menacés par des importations en provenance de Chine dopées par un yuan sous-évalué, les États-Unis ont ainsi voté fin 2011 le Currency Exchange Rate Oversight Reform Act. Ce dernier consiste à taxer les produits provenant de pays sous-évaluant leur monnaie, les importations chinoises étant directement incriminées. L’Union européenne se montre pour l’instant plus réticente à adopter de telles mesures.

En France, le protectionnisme a pourtant fait irruption dans le débat en 2011 notamment par l’intermédiaire d’Arnaud Montebourg lors des primaires socialistes. Ces mesures visent principalement la Chine, partenaire générant le plus gros déficit commercial pour la France, soit plus de 22 milliards d’euros. Les rapports avec les autres Bric sont assez différents. À titre d’exemple, les relations commerciales françaises avec le Brésil sont de toute autre nature. Premier partenaire de la France en Amérique latine, le Brésil y exporte des produits agro-alimentaires tandis que des sous-marins, des avions ou des équipements automobiles sont importés de France. Preuve qu’un modèle gagnant-gagnant est encore possible.

Un « déclin occidental » à relativiser

La montée en puissance des Bric, avec des taux de croissance largement supérieurs aux taux européens et américains, est une évidence. Si l’arrivée d’entreprises et grandes fortunes issues de ces pays dans le haut des classements de Forbes constitue la partie visible de l’iceberg, l’émergence de classes moyennes en est la part immergée. Vingt millions de Brésiliens supplémentaires ont ainsi accédé à cette classe lors des cinq dernières années. Pourtant peut-on vraiment parler de déclin du monde occidental ? Plus de la moitié des cinquante premières fortunes du monde sont encore issues d’Europe ou des États-Unis, de même pour les cinq premières entreprises du classement Forbes. Le poids de la Chine et de l’Inde est également à relativiser. Si on se réfère au PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat, les deux géants démographiques ne sont en effet classé respectivement que 93e et 134e tandis que les États-Unis et la France se positionnent respectivement aux 9e et 18e places.

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