Le spécialiste français du luxe (Gucci, Balenciaga...) a réussi à relancer la marque de sport ces dernières années. L'heure est venue de réaliser son retour sur investissement. La valorisation devrait s'envoler au-delà des 5 milliards d'euros, sa capitalisation boursière actuelle.

Présentée en 2007 comme le point d'équilibre entre le luxe et le lifestyle au sein du groupe Kering, la marque Puma n'aura jamais vraiment convaincu investisseurs et dirigeants dont François-Henri Pinault qui l'a toujours qualifiée de « non stratégique » pour son conglomérat. Pire, la griffe de sport créée en 1948 en Allemagne par Rudolf Dassler – son frère Adolf a fondé Adidas – a dégradé les résultats de Kering pendant de longues années avant de revenir dans le vert il y a peu, ce qui presse aujourd'hui le propriétaire de 86 % du capital à confier un mandat de vente à Rothschild. La valorisation devrait s'envoler au-delà des 5 milliards d'euros, sa capitalisation boursière actuelle. Il faut dire que le puma a retrouvé sa vitesse d'antan et avec ça, sa capacité d'innovation légendaire – on lui doit les chaussures à crampons vissés. La marque séduit à nouveau, particulièrement la jeunesse : les partenariats avec Usain Bolt dans l'athlétisme, Rihanna et Selena Gomez dans la musique et Antoine Griezmann dans le football ont tous été porteurs de fruits généreux.

Outre l'action Puma qui a gagné plus de 20 points l'an dernier et 30 lors des dix premiers mois de 2017, c'est l'ensemble des activités (chaussures, accessoires de mode) qui demeure à la hausse au troisième trimestre 2017 avec 17 % de croissance à 1,12 milliards d'euros. L'option de vente privilégiée est celle menant à un acquéreur industriel mais vu le montant qu'il faudra débourser, il n'est pas impossible que le félin d'Amérique du Nord soit « désossé » sur les marchés financiers, un actif ci et là. Pour Kering (ex-PPR), la vente de Puma devrait être l'occasion d'éponger une partie de sa dette et de réaliser un gros coup offensif dans le luxe, alors qu'il possède déjà sur ce segment, entre autres, Gucci, Balenciaga et Yves Saint Laurent ; les rumeurs l'envoient jeter son dévolu sur un grand acteur de la joaillerie... Dans tous les cas, il s'affirmera davantage comme un pure player du luxe, à l'image de son meilleur ennemi tricolore, le groupe LVMH.

 

FS

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