Depuis sa création en 2011, Klanik connaît une croissance de 50 % par an et ne compte pas s’arrêter là. Son fondateur, Johan Guedj, s’appuie sur une idée simple : celle que l’Homme ne crée jamais autant de valeur que lorsqu’il est heureux. Retour sur ce business model atypique et sur la stratégie de développement de la société.

Décideurs. Vous avez obtenu le label « Happy at Work » 2018 des entreprises « où il fait bon travailler », édité par Les Echos. En êtes-vous fier ?

Johan Guedj. Klanik est provisoirement premier du classement « IT/digital » et deuxième de celui référençant les sociétés entre 200 et 999 collaborateurs. Obtenir un tel label est une fierté pour tous les collaborateurs de l’entreprise qui contribuent au quotidien à péréniser et à développer le modèle de notre entreprise. 

Vous qualifiez votre business model d’ «Atypik ». Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

L’essence même de notre société réside dans la volonté de créer un business model d’entreprise dans lequel nous accordons une place centrale à nos collaborateurs. De nombreuses entreprises se concentrent trop sur leur produit et oublient la place des femmes et des hommes qui contribuent à ce que ce produit soit un succès. Chez Klanik, nous sommes davantage tournés vers les personnes : nous sommes convaincus qu’en rendant nos collaborateurs les plus épanouis et heureux possible, nous créerons plus de richesse pour l’entreprise. Nous avons créé différents programmes ayant pour objectif l’épanouissement de nos collaborateurs en leur permettant d’être de véritables acteurs du développement de l’entreprise sur ces sujets qui les passionnent. C’est un cercle virtueux qui permet à Klanik de réaliser une croissance annuelle de 50 % depuis sa création en 2011.

« Nous avons créé différents programmes ayant pour objectif l’épanouissement de nos collaborateurs »

Quels programmes avez-vous ainsi mis en place ?

Ils sont au nombre de trois et ont été élaborés pour permettre à nos collaborateurs d’être des acteurs de l’entreprise. Le premier programme « Act in Klanik », créé en 2012, est un catalogue de rôles répartis dans trois familles techniques, fonctionnelles ou événementielles. Tous ces rôles sont quantifiés, objectivés et valorisés financièrement et viennent récompenser toute génération de richesse induite par la création de valeur de nos consultants. Chaque salarié peut ainsi s’investir sur des sujets qui l’intéressent. Ce jeu de rôle n’est pas une figure imposée. Le collaborateur choisit d’y participer librement, en fonction de ses centres d’intérêts et du temps dont il dispose.

Le deuxième programme est un centre de formation, le « Knowledge Center », au sein duquel nos ingénieurs dispensent plusieurs formations par mois à l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise, en présentiel ou à distance. Chacun peut y participer librement et sans aucune restriction. Ces ateliers permettent à nos collaborateurs de monter en compétences et sont complémentaires des formations spécifiques que chacun peut recevoir.

Enfin, nous avons créé notre propre structure d’accompagnement à la création de start-up avec notre incubateur « Korner » qui accueille un projet technologique novateur proposé par des collaborateurs sur lequel nous décidons d’investir.

Comment définiriez-vous votre stratégie de croissance ?

Notre stratégie de croissance repose dans un premier temps essentiellement sur la place que nous souhaitons continuer à donner à l’ensemble de nos ingénieurs. Ces derniers pourront choisir eux-mêmes les projets qui correspondront le mieux à leurs attentes afin qu’ils s’épanouissent sans cesse et générant ainsi pour l’entreprise et nos clients un maximum de richesse. Le deuxième point illustrant notre stratégie de croissance repose sur le développement de centres de compétences spécialisés, permettant à Klanik d’être identifié comme un acteur incontournable dans les métiers du digital, de l’intelligence artificielle ou encore de l’Internet des objets connectés. Cette création nous permettra également de fédérer des talents ayant besoin d’appartenir à des communautés d’experts auxquels ils pourront se référer.

« Nous sommes convaincus qu’en rendant nos collaborateurs les plus épanouis et heureux possible, nous créerons plus de richesse pour l’entreprise »

Comptez-vous vous développer davantage à l’international ?

Tout à fait. Nous avons ouvert un bureau à Bruxelles en 2017 et nous avons de nouvelles velléités de croissance internationale pour 2018. Nous serons prochainement sur une mission à Dubaï, ce qui nous permettra d’observer le marché local et de déterminer la manière selon laquelle accompagner la région du Moyen-Orient sur des sujets à forte valeur ajoutée technologique. Nous prévoyons également l’ouverture de nouveaux bureaux en Europe centrale (Allemagne, Luxembourg et Suisse) ainsi qu’en Amérique du Nord dans les deux années à venir.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs qui visent une forte croissance ?

Le plus grand conseil que je donnerais ? Ne pas penser aux chiffres à court terme. Ce type de raisonnement leur fait prendre des décisions potentiellement bonnes à un instant donné mais ne génère pas souvent la croissance souhaitée à moyen et long terme.

Penser plus profond, en développant une forte identité d’entreprise, est primordial. Je suis convaincu qu’avec un intérêt sincère porté à l’épanouissement de ses collaborateurs, les dirigeants feront les meilleurs choix qui permettront aux collaborateurs de générer le plus de croissance et le plus de richesse possibles pour leurs entreprises.

 

Propos recueillis par Margaux Savarit-Cornali

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