Le 22 novembre dernier, le président américain Joe Biden reconduisait Jerome Powell à la présidence de la Fed. Grâce à cette manœuvre politique il propulse la démocrate Lael Brainard au rang de vice-présidente, tout en ayant l’approbation du marché.

Les effets de la Covid-19 n’échappent pas au scénario classique d’une crise économique. Après une forte récession, la baisse de 3,4 % du PIB aux États-Unis, de nombreux pays retrouvent le chemin de la croissance. Cependant, la reprise est extrême. En effet, le soutien massif des banques centrales permet une solide reprise de l’activité économique, en témoigne le S&P500 qui ne cesse de battre des records. Dans ce contexte de surchauffe, une forte inflation fait son retour pour la première fois depuis 2007 aux États-Unis, avec un indice des prix à la consommation en augmentation de 6,2 % sur un an. Dans un contexte inflationniste, le président Joe Biden a choisi de restaurer la tradition américaine rompue par Donald Trump, en conservant Jerome Powell à la tête de la Fed malgré les récentes révélations d’investissement douteux venant des dirigeants de la réserve fédérale.

Un choix guidé par la politique et le contexte économique

Jerome Powell est considéré comme un républicain modéré, opposé politiquement à Joe Biden. Ce dernier a dû faire ce choix car "si, aujourd'hui, Biden publie le nom de Powell, la plupart des sénateurs républicains soutiendront sa nomination. Powell serait facilement approuvé au Sénat. Pour Brainard, c'est différent", d’après Jay Bryson, chef économiste chez Wells Fargo. En proposant Jerome Powell comme numéro un et Lael Brainard comme vice-présidente, Joe Biden arrive à promouvoir la seule démocrate de l’institution. Malgré l’opposition politique, la Maison-Blanche souligne : "Le gouverneur Powell a assuré un leadership constant au cours d'une période de défis sans précédent, notamment la plus forte récession économique de l'histoire moderne et les attaques contre l'indépendance de la Réserve fédérale."  On qualifie la vice-présidente de "colombe", sous-entendu qui privilégie la croissance et l’emploi. Là où Powell serait davantage "faucon", favorisant la lutte contre l’inflation. Concernant la politique monétaire, pas de modification majeure pour le moment. La réduction des achats d’actifs par la Fed suit son cours. Cependant, malgré les rumeurs, une hausse des taux d’intérêt directeurs n’est pas prévue dans l’immédiat en raison d’un niveau d’emploi qui ne s’est pas totalement remis de la crise. De plus, Jerome Powell et Lael Brainard qualifient l’inflation de transitoire et non structurelle.

Clément Redon

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