BNP Paribas affiche ses meilleurs résultats financiers depuis 2012. Un an après l’amende record de 9 milliards de dollars, Jean-Laurent Bonnafé, son directeur général, reste toutefois concentré sur les efforts à fournir et prépare activement la banque du futur. Une banque 2.0.

Décideurs. Malgré le ralentissement de l’économie européenne, BNP Paribas continue de progresser sur le continent. Quels sont les relais de croissance sur ces marchés matures ?

Jean-Laurent Bonnafé. L'Europe est sur la voie d'une reprise douce. L’ensemble de notre activité domestic markets [NdlR : Allemagne, Belgique, France, Italie et Luxembourg] progresse au premier semestre 2015, en particulier grâce aux très bonnes performances de la Belgique et des activités spécialisées comme le leasing. Plusieurs métiers de BNP Paribas sont des leaders européens. C’est le cas, par exemple, de l’assurance, des services immobiliers ou du crédit à la consommation. C’est pourquoi nous nous renforçons sur le continent et notamment en Allemagne, un marché clé. L’an dernier, nous avons réalisé plusieurs acquisitions ciblées comme celles de DAB Bank en Allemagne et de BGZ en Pologne.

 

Décideurs. Le slogan de BNP est « La banque d’un monde qui change ». Comment imaginez-vous la banque de demain ?

J.-L. B. Le monde bancaire est révolutionné par le mobile. Il est devenu le principal outil de nos clients pour communiquer avec leur conseiller ou piloter leurs comptes. L’amélioration constante de l’expérience bancaire digitale est donc une priorité. Aujourd’hui, pas un seul produit et pas une seule acquisition n’intègre une composante numérique forte. Avec plus de 500 millions de contacts digitaux par an avec nos clients, nous sommes d’ores et déjà un grand acteur de cette nouvelle économie. Avec près de 1,4 million de clients, notre filiale Hello Bank est la première banque 100 % mobile pan-européenne. Et elle a vocation à s’étendre hors d’Europe. Avec Paylib en France, Youpass en Italie, Digicash au Luxembourg, PayU en Pologne, nous sommes également précurseurs dans la révolution des moyens de paiement. En Turquie, nous proposons l’ouverture de compte sur Facebook. En juillet, nous avons été la première banque européenne à créer simultanément un partenariat avec Facebook, Google, LinkedIn et Twitter.

 

Décideurs. Quel style de management voulez-vous instaurer ?  

J.-L. B. Nos managers s’engagent à respecter quatre principes. Tourné vers le client, le premier consiste à insuffler l’esprit d’innovation au sein des équipes. Le deuxième principe est l’exemplarité. Nos comportements doivent être éthique et respecter les lois et les règles de conformité. Nous prônons un comportement socialement responsable. Le troisième est la valorisation des collaborateurs. Cela passe par le développement des talents et la promotion de la diversité et de la performance. Enfin, le dernier principe consiste à entreprendre avec à l’esprit la gestion des risques et l’efficacité opérationnelle entre toutes les entités.  

 

Décideurs. Le plan de réduction des coûts a fonctionné mieux que prévu l’année dernière. Pensez-vous que vous pourrez rééditer cette performance en 2015 ?

J.-L. B. Notre plan Simple & Efficient a pour objectif de simplifier notre organisation et nos modes de fonctionnement. Grâce aux bons résultats de BNP Paribas et à la dynamique du programme dans l’ensemble du groupe, nous avons pu revoir à la hausse l’objectif de 2,8 à 3 milliards d’euros d’économies par an à partir de 2016. Au 30 juin 2015, près de 2,3 milliards d’euros d’économies de coûts ont été réalisés, soit 76 % de notre objectif. Sur les 2 659 projets identifiés au lancement du plan en 2013, plus de la moitié sont déjà terminés.

 

Propos recueillis par Vincent Paes.

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