Parce que les PME et ETI françaises peinent à obtenir des financements, les pouvoirs publics ont créé le label relance. La CNCGP a activement participé à l’instauration de cette certification à destination des fonds s’engageant à soutenir ces entreprises. Son président, Julien Séraqui, détaille le rôle que la profession est invitée à jouer dans la relance.

Décideurs.  Vous avez été très impliqué dans la création du label relance. En quoi la profession des CGP a-t-elle un rôle central à jouer dans le financement des PME et ETI françaises et européennes ?

Julien Séraqui. En effet, la Chambre nationale des conseils en gestion de patrimoine soutient le label relance auquel elle est pleinement associée. Dans la mesure où la crise sanitaire a profondément affecté la situation financière des entreprises françaises et notamment des PME et des ETI, il est désormais question de mobiliser une épargne de précaution constituée en quelques mois et qui avoisine les 87 milliards d’euros. Parce qu’elle est au contact des épargnants et en capacité de les orienter vers les supports labellisés relance, il est indéniable que la profession de CGP a un rôle central à jouer en la matière. Dans le cadre des préconisations personnalisées qu’ils délivrent, les CGP seront au premier rang pour proposer de telles solutions sur la base d’un devoir de conseil adapté. 

Comment jugez-vous les conditions très ouvertes d’attribution de ce label ? Ne craignez-vous pas un effet plus marketing que concret et réel ?

Avec ce label, les pouvoirs publics poursuivent l’objectif d’identifier des fonds d’investissement qui s’engageront à mobiliser rapidement des ressources nouvelles pour soutenir les fonds propres des entreprises françaises. Ce projet justifie à lui seul des conditions très ouvertes d’attribution du label. Il s’agit en effet de participer à la relance de toute une économie. Pour mémoire, le label inclura un cahier des charges environnemental, social et de bonne gouvernance qui guidera la politique d’investissement des fonds labellisés. Le label pourra être accordé à des fonds présentant des profils de risque variés. Il s’agit de fonds accessibles au grand public, de fonds de capital-investissement ouverts aux investisseurs non professionnels ou de fonds réservés à une clientèle professionnelle ou assimilée. C’est grâce à cette diversité et aux conditions d’attribution de ce label que différents types d’investisseurs pourront contribuer à la relance, à la hauteur de leur capacité et de leur appétence au risque. 

"C’est grâce aux conditions d’attribution de ce label que différents types d’investisseurs pourront contribuer à la relance, à la hauteur de leur capacité et de leur appétence au risque"

En tant que membre du comité de suivi du label, aurez-vous en charge le contrôle et le suivi des labélisations ?

Le comité de suivi du label est chargé de suivre la dynamique de labellisation, de convenir d’actions à conduire quant à la diffusion et la promotion du label, d'agréer par consensus d’éventuelles modifications de l’Accord de place signé le 19 octobre 2020 par l’État et les associations parties prenantes, dont la CNCGP. Dans certains cas, il peut être amené à se prononcer sur les dossiers de labellisation et de dé-labellisation. De son côté, l’organe de contrôle du label s’assure du bon respect de leurs engagements par les organismes de placement collectif labellisés. Il lui revient de décider de l’octroi ou du retrait du label sans qu’il soit besoin de consulter le comité de suivi. Les missions de cet organe sont assurées par la Direction générale du Trésor uniquement.

Quel accueil, au sein des CGP, le label a-t-il reçu depuis l’annonce de sa création ? Quels résultats en attendez-vous ?

Le lancement a été officialisé le 19 octobre 2020, soit quelques jours seulement avant l’annonce par les pouvoirs publics d’un second confinement. C’est donc avec difficulté que ce sujet a pu se faire une place parmi les thèmes d'actualité. Pour autant, le label s’inscrit dans une dynamique particulière et qui a trait à la recherche par les investisseurs d’alternatives aux supports classiques. Il est donc évident que cette nouvelle offre labellisée, en ce qu’elle prévoit de renforcer les fonds propres des entreprises, prend tout son sens.

Propos recueillis par Sybille Vié

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