Avec plus de 25 ans d’existence, le cabinet Bersay s’est imposé dans le paysage des cabinets d’affaires en France mais aussi à l’international. Il peut compter sur une quarantaine d’avocats et de juristes dédiés, qui interviennent dans tous les domaines de la vie de l’entreprise, tant en conseil qu’en contentieux. Jérôme Bersay, associé fondateur, revient sur l’activité du cabinet en général mais aussi de l’équipe M&A-Corporate Finance, affichant, en ligne de mire, des objectifs de croissance toujours ambitieux.

Décideurs. Quelles conséquences la crise sanitaire a-t-elle eu sur l’activité du cabinet ? Quels enseignements en tirez-vous, notamment dans l’organisation du cabinet ?

Jérôme Bersay. Le cabinet a réussi à s’adapter à ce nouveau contexte et à réagir rapidement. Nous avons pu réaliser les opérations en cours sans retard grâce aux outils de gestion à distance et à la digitalisation amorcée par le cabinet plusieurs années auparavant. Les technologies disponibles se sont révélées très performantes dans ce contexte. Nous avons pu constater également qu’aucun outil spécifique de gestion à distance n’a été développé par un cabinet d’avocats, ce qui justifie le recours aux solutions générales proposées sur le marché. Les équipes se sont mobilisées tout au long de cette période inhabituelle. Et contrairement à d’autres acteurs, nous avons maintenu toutes les rémunérations.

Quelles ont été les opérations marquantes en matière de M&A en 2020 pour l’équipe ?

Tout d’abord, en M&A / Private Equity, nous avons intégré trois nouveaux avocats dont un associé de renom, PierreLouis Périn, arrivé fin 2019, ainsi qu’un avocat senior et un avocat junior. Deux opérations nous ont particulièrement occupées au cours de l’année. Tout d’abord, nous avons accompagné Global Savings Group dans le contexte de l’acquisition de iGraal, filiale de M6, pour un montant de 123,5 millions d’euros. Cette opération a été retenue par Finance Monthly Magazine dans son classement « Deal Maker Of The Year ». Elle a surtout été marquante pour nos équipes car elle a été réalisée de manière entièrement digitalisée pendant le premier confinement, en mars 2020. Par ailleurs, nous avons également conseillé Saur, groupe français du secteur de l’eau et de la propreté, dans le cadre de son acquisition de 51 % du capital de l’entreprise britannique Riventa Ltd qui propose des solutions innovantes pour suivre en temps réel le rendement des pompes des usines de production d’eau potable avec, à la clé, d’importantes économies d’énergie.

"Nous familiarisons des clients étrangers au marché français et accompagnons des clients français dans leur développement à l’international"

Comment vos équipes accompagnent-elles vos clients dans leurs opérations à l’international ?

Le cabinet est habitué à accompagner ses clients à l’international avec des avocats détenant de solides et multiples expériences en matière d’opérations transnationales. Nous familiarisons des clients étrangers au marché français et accompagnons aussi des clients français dans leur développement à l’international. Un déploiement rendu possible, car nous avons noué des relations privilégiées et de longue date avec des partenaires de qualité à l’étranger. En outre, l’international s’inscrit dans l’ADN du cabinet comme en témoigne nos bureaux à l’étranger.

2020 a été une année faste pour les Spac [pour Special Purpose Acquisition Company, Ndlr], notamment aux ÉtatsUnis. Pensez-vous que la fièvre des Spac pourrait s’étendre jusqu’en France ?

Les SPAC représentent plus de 50 % des IPO à Wall Street en 2020. Ce phénomène massif ne peut donc être ignoré. En France, les annonces récentes de lancement d’un SPAC par les trios Niel-Zouari-Pigasse puis Arnault-Mustier-Tikehau montrent que le phénomène prend de l’ampleur.
Une telle levée de fonds repose uniquement sur la personnalité des dirigeants, sans même connaitre la cible, ce qui est hautement spéculatif. Le marché français semble avoir moins d’appétence aux risques que Wall Street, en particulier en période de crique sanitaire.

"Nous avons accompagné Global Savings Group dans le contexte de l’acquisition de iGraal, filiale de M6 pour un montant de 123,5 millions d’euro"

Après l’OPA de Veolia sur Suez, pensez-vous que les OPA hostiles fassent leur retour ? L’arsenal juridique mis à disposition pour les grands groupes français pour se défendre contre les rachats hostiles est-il réellement efficace ?

Nous voyons bien, dans le cas de Suez, que ce type d’opération est très compliqué à mener à bien, lorsqu’elle n’est ni négociée ni amicale. L’exemple récent de Carrefour nous démontre par ailleurs que, dès lors que l’on est étranger, il est encore plus difficile de mener à bien ces OPA en secteurs contrôlés. La vraie nouveauté de l’opération Suez reste la « pilule empoisonnée » de la fondation. Il faut désormais attendre de voir les résultats judiciaires.

Quels projets souhaitez-vous mettre en place en 2021 ?

Le cabinet est sans cesse en progression. Nous entendons poursuivre nos recrutements, pas seulement en M&A / Private Equity, mais dans tous nos départements et continuer à nous adjoindre de nouveaux talents.

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