Comme en prévision de la crise sanitaire et de la démocratisation du télétravail, Novaxia s’est récemment illustré dans la transformation de bureaux en logements et plus globalement dans sa volonté de recyclage urbain. Joachim Azan, son fondateur, se confie sur ses occupations, son admiration pour les innovations de la marque Tesla et analyse les nouvelles tendances de l’urbanisme.

Décideurs. Qu’auriez-vous fait si ce n’est de l’immobilier ?

Joachim Azan. Il y a un groupe qui m’intéresse beaucoup, il s’agit de Tesla. J’aurais bien été tenté de venir disrupter le marché de la voiture avec l’électrique ou d’être le premier touriste spatial. J’adhère totalement à cette volonté de bousculer les codes et les idées reçues. Il y a également un désir de démocratiser l’indémocratisable. Aujourd’hui, le prix du modèle le plus abordable de Tesla est en ligne avec les voitures diesel du marché, ce qui paraissait impensable il y a quelques années.

Quelles sont vos passions, vos hobbies ?

Ma passion, c’est mon métier donc je préfère le terme « hobby ». Je joue au tennis avec mon fils, j’aime la plongée sous-marine, le running... Pour cette dernière activité, c’est le défi qui m’anime. En dehors du sport, je lis, en diagonale, parce que souvent pressé. Je me nourris de ce qui m’entoure et j’essaye de transposer mes lectures aux problématiques immobilières. En ça, le livre On ne dirige pas une boîte avec des camemberts de Clément Berardi, Julien Eymeri et Francis Rousseau, est intéressant. Il évoque la vague de sens que la société rencontre.

"Nous rendons accessible à des épargnants ce qui était autrefois réservé à des institutionnels"

Quelle est l’empreinte de Novaxia en France ?

Novaxia c’est une entreprise d’investissement dans le recyclage urbain, pour le compte de dizaines de milliers d’épargnants. Nous gérons l’épargne par l’intermédiaire de la société de gestion Novaxia Investissement, de tout un chacun en donnant accès à cette thématique de recyclage urbain. Notre objectif est de démocratiser, d’oser l’inhabituel, de favoriser le recyclage urbain au bénéfice du plus grand nombre. Nous rendons accessible à des épargnants ce qui était autrefois réservé à des institutionnels.

La démocratisation du télétravail laisse envisager une réduction du parc tertiaire. Sans vous donner forcément raison, la crise sanitaire semble accompagner le mouvement que vous avez initié ?

Recycler les bureaux apparaissait hier comme une idée curieuse, aujourd’hui cela semble plus naturel pour les différentes parties prenantes : clients, investisseurs, élus, promoteurs, banques... On me disait d’ailleurs que ça ne fonctionnerait jamais. Sortir des sentiers battus peut donner le sentiment que l’on a tort. En définitive, il ne faut pas sous-estimer la puissance de la motivation, au même titre que l’influence de la conviction.

Quelles sont les limites du recyclage urbain ?

C’est une quête sans fin. Demain, on recyclera peut-être des bureaux en hôtels si le tourisme repart ou des hôtels en logements. La notion de recyclage plutôt que d’artificialisation nous semble importante. Nous voulons donner une nouvelle vie aux territoires et s’y engager pour le compte de nos clients investisseursest passionnant. Nous leur permettons, en fait, d’investir dans une activité méconnue qui répond à des problématiques environnementales, sociétales et économiques.

Qu’implique le fait d’être une entreprise à mission ?

Notre but est de développer l’investissement dans le recyclage urbain au bénéfice du plus grand nombre. Cette thématique d’investissement à part entière reste relativement méconnue, l’objectif étant de concilier sens et rentabilité. L’un de nos engagements consiste à mettre à disposition des bâtiments pendant leur phase de vacance. Cela représente une économie de gardiennage mais  apporte surtout une certaine forme d’innovation aux riverains, élus et territoires. Nous avons monté un fonds de dotation sur cette thématique, pour aider les porteurs de projets en recyclage urbain. Notre dernier fonds, Novaxia R, répond également à cette exigence de sens en luttant contre la pénurie de logements par le recyclage de bureaux.

"Moins de bureaux mais mieux de bureaux"

La place du bureau, classe d’actifs star de l’immobilier d’entreprise, va-t-elle être amenée à évoluer ?

Le bureau n’est pas mort. Il va rester encore et toujours un outil formidable, une vitrine des valeurs de l’entreprise, un lieu de fédération. J’aime beaucoup la formule "Moins de bureaux mais mieux de bureaux". Les placements, les moins pertinents, les actifs les plus obsolètes, vont constituer de véritables gisements de valeurs. Le thème fondamental reste le recyclage. Démolir et reconstruire c’est encore la norme, même si le recyclage urbain s’insinue de plus en plus dans l’univers de l’immobilier. Nous sommes convaincus, chez Novaxia, que l’investissement immobilier doit se baser sur le recyclage urbain tandis que les constructions qui artificialisent passeront au second plan de la même manière que l’électrique va probablement se substituer au diesel.

Un projet dont vous souhaitez nous parler pour conclure ?

Le plus beau projet de Novaxia, c’est celui que l’on n’a pas encore gagné mais que l’on va gagner. Nous sommes toujours à l’écoute de nouvelles opportunités et en discussion avec toutes les parties prenantes.

Propos recueillis par Alban Castres

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