Associé au sein de Montefiore, l’un des fonds de private equity smid-cap les plus performants en Europe, Henri Topiol revient sur l’ADN et l’organisation de la structure.

 

Décideurs. Comment se porte Montefiore en cette fin de premier semestre 2018 ?

Henri Topiol. Nous poursuivons notre développement : aujourd’hui, nous sommes une quinzaine de professionnels à Paris dont cinq associés, et gérons plus d’un milliard d’euros d’actifs. Depuis la naissance de Montefiore, notre stratégie n’a pas bougé d’un iota : Focus & Growth. Cela signifie que nous n’investissons d’une part que dans des entreprises de services et de distribution et, d’autre part, uniquement dans des projets de croissance. Nous nous associons avec des fondateurs ou des managers ayant une part significative au capital de leur groupe, pour accélérer leur développement. Nous estimons faire un travail honorable, c’est en tout cas l’image que nous renvoie le marché. Dernièrement, Preqin, la plateforme d’analyse de données relative aux investissements alternatifs nous a placés parmi les fonds européens private equity les plus performants dans la durée, en quatrième position.

Quelles sont les actualités chaudes ?

Nous continuons à investir le fonds IV levé en juillet 2016. Trois opérations ont été réalisées l’an dernier, et d’autres seront prochainement annoncées. En parallèle, nous venons de lancer une plate-forme immobilière dont la responsabilité a été confiée à Stéphane Bensoussan. Son équipe vient d’ailleurs de conclure un premier deal avec le rachat de Banimmo France, un groupe spécialisé dans la transformation de zones commerciales en centre-ville. Banimmo a notamment participé à la rénovation du « marché Saint-Germain ». Et bien sûr nous sommes en permanence attentifs à la création de valeur des sociétés de notre portefeuille.

Le LBO smid-cap, en France, demeure votre cœur de métier. Comment faites-vous pour obtenir des performances durablement supérieures aux standards du marché ?   

Notre vocation est d’aider les PME françaises à devenir des champions nationaux, voire européens lorsque c’est pertinent. Cela repose sur la qualité des équipes dirigeantes auxquelles nous nous associons, et sur le travail réalisé en commun pendant la durée de nos partenariats pour définir et mettre en œuvre d’ambitieux plans de transformation, chacun dans son rôle et avec un parfait alignement d’intérêts.

Les fonds d’investissement succombent de plus en plus à la mode du Chief Digital Officer en interne. Ce n’est pas votre cas, pourquoi ?

Nous n’avons pas découvert le digital il y a deux ans : cela fait des années que nous avons pris la mesure de son importance, et accompagnons nos participations dans leur transformation digitale. Plutôt que d’avoir une personne en charge de cette problématique de manière transversale, nous préférons que chaque membre de l’équipe ait en tête cette préoccupation et la fasse avancer dans les sociétés dont il s’occupe. À titre d’exemple, lorsque nous avons investi dans Homair Vancances en 2005, c’était essentiellement un business de catalogues. Très vite, nous avons orienté l’activité vers la vente en ligne. Idem chez AutoEscape, où 90% des réservations se faisaient au téléphone à notre entrée, contre 100 % online à notre sortie.

On note deux grandes tendances chez les fonds de private equity. D’un côté, le développement de plates-formes globales, et de l’autre, la spécialisation thématique ou géographique. Où se situe Montefiore par rapport à ce positionnement ?

Bien avant d’autres, nous avons fait le choix d’être spécialisés : nous n’investissons que dans les métiers de services et de la distribution. Nous sommes en effet convaincus que notre qualité d’investisseur est plus fine à raison de notre connaissance d’un secteur particulier.

Notre territoire prioritaire est la France, ce qui est déjà bien suffisant puisque les services représentent environ 40 % du PIB national. Nous sommes également très tournés vers l’international, où nous encourageons et accompagnons le développement des sociétés de notre portefeuille.

 

FS

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