Le président du Syntec numérique, Guy Mamou-Mani, revient sur l'enjeu du numérique pour les entreprises françaises. 
Décideurs. Quelles sont les tendances pour le secteur du numérique qui se dessinent pour 2014 ?
Guy Mamou-Mani. Pour faire simple, la croissance du secteur numérique est passée de -1 à +1. Mais si on prend les SMAC (Social Mobile Analytics Cloud services) par exemple, domaines très porteurs, ce sont des croissances en dizaines de pour cents. Autrement, sur le reste du business, il s’agit toujours de processus de rationalisation, d’optimisation mais cela tire le marché vers le bas. L’essentiel ce n’est pas la faible croissance positive des activités mais encore une fois, le lancement de la révolution numérique qui elle, va générer des pourcentages de croissance à deux, voire trois chiffres dans certains secteurs ultra-ciblés.

Décideurs. Le monde entrepreneurial est-il voué au tout-numérique alors même que certains métiers nécessitent une forte empreinte de « relationnel » ?

G. M.-M. Le numérique est important. Mais l’accompagnement vers cette transformation est au moins voire plus important que sa finalité. Les raisons d’échecs sont rarement dues à des soucis technologiques, mais à des contrariétés humaines. Le numérique sans hommes n’a aucun intérêt. Le numérique, c’est l’humanisation des choses et non l’inverse ; nous remettons l’homme au centre car rien ne fonctionnerait sans une compréhension humaine des enjeux.

Décideurs. Est-ce que les entreprises sont prêtes à passer un nouveau cap ou constate-t-on encore des réticences de manière générale ?
G. M.-M. On voit de plus en plus d’entreprises comprendre ces enjeux. Pour preuve, Vivek Badrinath a été nommé chez Accor au poste de directeur général adjoint en charge du marketing, du digital, de la distribution et des systèmes d’information. Tout cela est très significatif de la prise de conscience du tissu entrepreneurial des nouvelles dynamiques à enclencher. Toutefois, il existe encore un certain nombre de firmes réticentes au changement, mais c’est surtout l’État qui est à blâmer sur le sujet. Il a certes compris l’importance de ces enjeux, mais il est trop lent dans l’exécution des mesures qui vont impacter positivement le marché du numérique. Malheureusement, le temps vient à manquer et il serait profitable à l’économie française que les pouvoirs publics accélèrent la cadence.


Retrouvez la suite de cet entretien dans le supplément Stratégie, réorganisation et restructuration du magazine décideurs

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