Acteur historique du marché de l’édition juridique et de la legaltech, LexisNexis cherche sans cesse à s’adapter aux besoins de ses clients juristes. La récente sortie de Lexis Veille et celle de la nouvelle version de Lexis 360, Lexis 360 Intelligence, témoignent de sa volonté d’être un des leviers de la digitalisation des professionnels du droit. Explications avec Guillaume Deroubaix, directeur général adjoint de LexisNexis France, et Mathieu Balzarini, directeur produits Cemea & France.

Quel regard portez-vous sur l’état du marché de l’information juridique depuis le début de la crise sanitaire ?

Guillaume Deroubaix. La période que nous vivons depuis plusieurs mois maintenant est révélatrice des forces et des faiblesses des acteurs du marché du droit. Et si nous ne relevons pas de disparités si notoires que cela entre les différentes professions de la filière juridique, à savoir les avocats, les directions juridiques, les notaires et les huissiers de justice, nous constatons, en revanche, des écarts importants au sein de chacune de ces professions : certaines structures étaient tant du point de vue culturel que de leur équipement prêtes à jouer 100% digital depuis le mois de mars, d’autres pas du tout. Du côté des acteurs de l’information juridique, tous ont joué un rôle important, y compris LexisNexis, notamment au plus fort de la crise au printemps en ouvrant leur offre ou en proposant gratuitement certaines de leurs ressources documentaires, afin de soutenir les professionnels du droit et les étudiants.

Comment Lexis Nexis a-t-il adapté son offre durant cette période ?

Mathieu Balzarini. La crise sanitaire a eu à la fois un effet accélérateur sur le développement et la sortie de nos produits, avec en particulier la mise en ligne de Lexis 360 Intelligence, la nouvelle génération de Lexis 360, et un effet révélateur de la force de nos solutions. Des milliers d’utilisateurs ont ainsi pu bénéficier de l’utilisation de Lexis 360 gratuitement. La mise à disposition de cet outil s’inscrit dans notre démarche de développement du "rule of law", soit du principe de la primauté du droit, pour lequel le groupe s’engage sur les plans national et international. Joe Biden a d’ailleurs récemment fait référence à cette notion qui est très concrète et d’une actualité incroyable. Soutenant cette volonté de rendre le droit toujours plus accessible, LexisNexis a fait le choix d’ouvrir ses solutions à un plus grand nombre d’utilisateurs durant cette période particulièrement difficile. Et l’adéquation de notre réponse aux besoins spécifiques de nos clients cette année se traduit d’ailleurs par le taux d’attrition le plus bas que nous ayons connu. Une fiabilité juridique et une mise à disposition de nos outils digitaux rendent nos clients toujours plus fidèles à nos services. L’année 2021 s’inscrira dans la continuité de cette démarche avec le déploiement de Lexis 360 Intelligence sur l’ensemble de nos marchés et un renforcement de l’offre de valeur de Lexis Veille.

Pourquoi sortir un outil supplémentaire de veille juridique ?

G. D. Lexis Veille est en développement depuis le mois de septembre 2019. Historiquement, nous possédions Lexis Actu, qui a laissé place à ce tout nouveau service entièrement consacré à la veille documentaire juridique et réglementaire. Après une première version de lancement en version soft launch au mois de juin dernier, l’outil a réellement vu le jour en septembre. Sa vocation est de fournir de la veille pointue et ciblée à tous les professionnels du droit (avocats, directeurs juridiques, notaires…) dans treize matières et des centaines de sous-matières du droit. Au total, les utilisateurs ont accès à 350 sources du droit en temps réel, accompagnées d’une analyse. Nos clients ont la possibilité de bénéficier du service complet de Lexis Veille ou de moduler l’abonnement afin de ne sélectionner que les matières qui les intéressent. Law 360, lancé il y a déjà quelques années aux États-Unis, a connu un grand succès : nous souhaitons que le même scénario se reproduise en France et pourquoi pas, dans l’idéal, développer par la suite ce service dans d’autres pays européens.

Comment un éditeur juridique comme LexisNexis arrive-t-il à se positionner sur le marché de la legaltech qui rassemble de plus en plus d’acteurs ?

G. D. LexisNexis se positionne comme l’un des principaux acteurs du marché de la legaltech. Nous investissons massivement en la matière depuis longtemps, nous travaillons en partenariat avec la communauté juridique française et nous bénéficions, par notre appartenance à un grand groupe international, du partage de bonnes pratiques et de R&D de nos homologues d’autres pays. L’émergence de la legaltech a suscité il y a quelques années de nombreux espoirs, mais aussi beaucoup d’incertitudes, voire d’inquiétudes. Chacun a désormais pris davantage de recul. Le temps a fait son travail, certaines innovations perçues au départ comme des ruptures absolues par les professionnels du droit sont maintenant acquises comme des commodités. Nous sommes donc en recherche permanente de réelles valeurs ajoutées nouvelles et envisageons nos outils comme de vrais contributeurs de performance pour les juristes.

Quels sont les sujets au centre des préoccupations de LexisNexis pour son développement ?

M. B. Comme évoqué précédemment, le lancement de la nouvelle génération de Lexis 360, qui s’appellera Lexis 360 Intelligence, marque une étape initiale de notre développement en ce qu’il revisite entièrement l’accès à l’information juridique. Son déploiement progressif tout au long du premier trimestre 2021 nous permettra de surveiller les usages et de recueillir les retours des utilisateurs afin d’affiner ou de réorienter notre feuille de route si nécessaire. L’intégration de fonctionnalités d’aide à la décision est aussi l’un des sujets de réflexion au sein du groupe, notamment avec le développement de l’intelligence artificielle. Au-delà des fantasmes, cette technologie ne remplace pas les métiers du droit, mais apporte aux professionnels de nouveaux outils permettant d’éclairer leur raisonnement juridique pour une prise de décision plus rapide, plus éclairée, plus sûre. Pour les aiguiller au mieux et parfaire la bonne exploitation de ce type de technologie, il convient d’entraîner les algorithmes afin qu’ils proposent les meilleures solutions aux problèmes juridiques posés, tout ceci dans le respect d’une éthique de la donnée et des algorithmes.

La publication du décret sur l’open data en juin dernier est-elle une bonne chose selon vous ?

G. D. Nous sommes favorables à l’ouverture des décisions de justice et à la concurrence du marché. L’open data judiciaire participe de l’État de droit et est également un levier d’innovation et un relais de croissance. Nous regrettons donc l’extrême lenteur de sa mise en œuvre. Pour l’accélérer, il faut, nous en sommes convaincus, instaurer un environnement de confiance autour de cet open data. En cela, la notion d’éthique est primordiale. Être 100% éthique dans la collecte, le stockage et le traitement de la data, mais aussi dans la transparence des objectifs poursuivis par les algorithmes. Notre philosophie chez LexisNexis est d'aider, grâce à ces outils, le juriste à prendre sa décision, tout en le laissant libre de prendre la décision finale. Nous proposons donc juste des options.

Propos recueillis par Marine Calvo et Emmanuel Ojzerowicz

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