Le spécialiste de la carte à puce, Gemalto, a refusé l’offre publique d’achat (OPA) d’Atos de 4.3 milliards d’euros, mercredi 13 décembre.

Le 11 décembre, Thierry Breton, PDG d’Atos, faisait une offre de 4.3 milliards d’euros auprès du spécialiste français des cartes à puce, Gemalto. Une proposition rejetée deux jours après. Gemalto, leader mondial de la sécurité numérique préfère poursuivre son chemin seul.

Le conseil d’administration de Gemalto juge la proposition « largement » sous-estimée, parlant même d’une offre « ni amicale, ni collaborative », à un moment jugé « opportun » en raison de la faiblesse de son cours en Bourse. « Gemalto, leader mondial de la sécurité numérique, est mieux positionné en tant qu’entreprise autonome pour poursuivre avec succès son développement et créer de la valeur à long terme », a déclaré l’entreprise française dans un communiqué. 

En effet, Gemalto traverse une crise qui se traduit par une baisse dans ses deux activités de prédilection, la carte bancaire et la carte SIM. Un plan de sauvegarde de l’emploi a été prononcé le 1er décembre. La situation inquiète les représentants syndicaux qui estiment que Gemalto est actuellement en posture de négociation, alors que plus de 260 salariés risquent d’être licenciés. Pour l’instant, pas de nouvelle offre du côté d’Atos même si les marchés semblent parier pour une surenchère.

Cybersécurité : une opportunité « ratée » ?

Si un accord est trouvé, le rapprochement de ces deux géants pourrait constituer « de loin le premier acteur européen », comme l’a exprimé Thierry Breton. Ces deux entreprises présentent de nombreuses similitudes en matière de cybersécurité et de paiement électronique : « Nous partageons le même ADN. Nous sommes deux groupes d’ingénieurs. Il y a une très grande complémentarité entre nos activités », a déclaré le président d’Atos : « cette offre permettrait de créer un leader mondial en technologie et en cybersécurité », en développant ses activités dans l’internet des objets et d’intelligence artificielle.

Gemalto avait signifié, dès l’offre faite, qu’une réponse claire serait apportée rapidement. C’est donc chose faite. Atos, pour sa part avait fait savoir, qu’en cas de refus, il n’abandonnerait pas pour autant. La guerre aux négociations est déclarée.

 

Coline Ziegler (@colineziegler)

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