C'est une tendance de fond : dans le secteur des nouvelles technologies, et tout particulièrement de l'IA, la Chine et les USA mènent le jeu

Que l’on parle du nombre de start-up, de brevets déposés ou des sommes investies (25 milliards de dollars par Washington, 65 milliards par Pékin) la domination des deux super-puissances est écrasante.

Cette omniprésence est incarnée par une poignée de mastodontes, les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) pour les États-Unis et les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi, auxquels on pourrait ajouter Huawei) pour la Chine. Les big tech ont pour point commun une capitalisation boursière stratosphérique : plus de 4 500 milliards de dollars à elles seules, soit plus que le PIB de l’Allemagne, la quatrième économie mondiale.

Autres similitudes : une diversification dans le matériel (hardware) et les logiciels (software) et surtout des investissements massifs – grâce à la R&D ou des acquisitions – dans les grands secteurs technologiques de demain. Les géants de la tech, qui ont construit leur puissance sur le développement d’Internet, sont en pleine mutation et étendent leurs activités à l’intelligence artificielle, au deep learning, aux véhicules autonomes, à la fintech ou à la santé... En quelques années, ils ont ainsi resserré leur domination sur notre quotidien mais aussi sur l’économie mondiale. Au point de remodeler en profondeur nos sociétés.

Des enjeux nationalistes

Qui peut aujourd’hui s’opposer ou même concurrencer l’avancée des Gafam et des BATX ? L’Europe tente de s’organiser en attaquant leur modèle économique, en faisant entendre sa voix en matière de protection des données personnelles et en promouvant la « tech » européenne. Une « troisième voie » qui doit encore faire ses preuves.

Aux yeux de Pékin et de Washington, les avancées commerciales et technologiques constituent des enjeux nationaux voire nationalistes. Cette compétition économique et géopolitique rebat les cartes pour les « big tech », qui en sont les pièces maîtresses tout autant que les victimes. Apple ou Huawei en ont récemment fait les frais. Le dernier risque pour ces entreprises vient de leur croissance monopolistique. Aux États-Unis et en Europe, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger une régulation accrue. La multiplication des enquêtes pour abus de position dominante pourrait même déboucher sur leur démantèlement.

Attaqués sur tous les fronts, les Gafam et les BATX font cependant preuve d’une résistance farouche, et continuent d’avancer leurs pions et de dessiner notre futur.

Cécile Chevré

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