À la tête de la filiale française du géant allemand SAP, le spécialiste de l’ERP, Gérald Karsenti revient sur le plan d’investissement et de dépenses en France lancé en 2018 et sur les principaux défis du leader européen qui soufflera ses cinquante bougies en 2022.

Décideurs. En janvier 2018, Bill McDermott, l’ancien président de SAP, avait annoncé un plan d’investissement et de dépenses en France sur cinq ans de l’ordre de 2 milliards d’euros. Où en êtes vous aujourd’hui ?

Gérald Karsenti. SAP a fait le choix d’investir en France et de garder les ressources sur le territoire car nous avons des compétences fortes dans les domaines de l’intelligence artificielle, du machine learning et de l’analytique. Environ 1 200 développeurs SAP sont localisés à Paris, Mougins et Caen. SAP a également beaucoup investi dans les start-up en France. Nous avons pour cela créé un accélérateur à Paris et accueillons des cohortes de start-up B2B chaque année, spécialisées dans des domaines précis tels que le « green IT » ou les fintechs.

SAP France a également réalisé un certain nombre d’acquisitions sur le territoire, comme Recast.ai, start-up française spécialisée dans les chatbots, ou encore Contextor, le spécialiste francilien de la RPA [Robotic Process Automation, Ndlr]. Nous avons par ailleurs pris des participations dans des sociétés positionnées sur différents domaines tels que la logistique, le transport ou encore la gestion du travail.

Ce plan nous a enfin permis de lancer de nombreux programmes sur la diversité hommes-femmes et d’investir dans des associations qui défendent des causes importantes (environnement, autisme, etc.).

Quel est le spectre de l’offre SAP aujourd’hui ? Quel est son positionnement par rapport à la concurrence ?

En tant que leader mondial des solutions d’application, le scope de SAP est très large et notre stratégie de croissance externe nous permet aujourd’hui de nous adresser à de très nombreux métiers : la finance, les achats mais aussi le marketing avec des offres Cloud-native. Par ailleurs, SAP est le seul leader IT de souche européenne.

"Sur le segment de la Tech, nous sommes les seuls aux côtés du français Dassault Systèmes face à tous les leaders américains"

En d’autres termes, sur le segment de la Tech, nous sommes les seuls aux côtés du français Dassault Systèmes face à tous les leaders américains, dont certains sont aussi nos partenaires, ainsi que les leaders asiatiques qui montent de plus en plus.

Mais être partout ne signifie pas pour autant que nos clients adhèrent à l’ensemble de nos offres, c’est d’ailleurs rarement le cas. En revanche, cela nous permet de bien comprendre les problématiques métiers de leurs systèmes d’information, ce qui est beaucoup plus difficile pour les acteurs mono offre.

SAP est présent dans les grandes entreprises. Qu’en est-il du tissu des PME-ETI ?

Si la transformation digitale est un sujet prioritaire dans les grandes entreprises, elle est généralement vitale pour les PME-ETI et la crise l’a démontré. Nous avons des offres adaptées à ces structures. Mais ces clients ne font pas uniquement appel à nous pour notre technologie, ils souhaitent également bénéficier de l’écosystème SAP très diversifié et qui s’étend sur tout le territoire national.

Le marché de l’emploi des profils IT s’est tendu en France ces derniers mois. Avez-vous des difficultés à recruter ?

Si SAP bénéficie d’une marque employeur forte qui limite la difficulté, la guerre des talents concerne tous les acteurs du marché. Dans l’optique de soutenir l’élan de croissance du marché évalué à 8 % sur trois ans, catalysé par un besoin grandissant des partenaires, notre écosystème (ESN, cabinets de conseil …) a plus que jamais besoin de talents. Nous avons donc lancé avec nos partenaires un plan de recrutement majeur de plus de 3 000 experts sur les trois prochaines années.

Des profils divers et qualifiés sont recherchés par tout l’écosystème SAP France et nous souhaitons miser sur le développement des compétences : jeunes diplômés, consultants métiers ou encore spécialistes métiers en reconversion. Pour cette dernière catégorie, nous avons d’ailleurs quelques programmes comme « People to Work » qui consiste à former des personnes sans emploi au métier de consultant SAP.

Propos recueillis par Anne-Sophie David

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