Quadient, anciennement Neopost, est une entreprise spécialisée dans le traitement physique et dématérialisé du courrier, les consignes colis automatiques et les logiciels de gestion des communications clients. La société française cotée sur Euronext a entamé en 2019 un grand plan de transformation. Geoffrey Godet, directeur général de Quadient, détaille la stratégie de réorganisation des activités de la société et comment la croissance externe en est devenue un des leviers.

Décideurs. Début 2019, vous avez entrepris la réorganisation de Quadient. Quels sont ses objectifs ?

Geoffrey Godet. Nous avons développé notre stratégie "Back to Growth" (retour à la croissance) autour de deux axes. Tout d’abord celui de la transformation digitale en accompagnant la transition naturelle des communications physiques aux communications multicanales ainsi que l'automatisation des processus internes de nos clients. Le deuxième axe concerne l’automatisation de la livraison des colis sur le dernier kilomètre. L’explosion du e-commerce accélérée par la pandémie a d’ailleurs soulevé d'énormes défis pour les transporteurs, les enseignes de la distribution, les gestionnaires immobiliers, les entreprises ainsi que les destinataires des colis.

Nous avons également recentré nos activités, passant de quinze business indépendants à une offre clairement réorientée, englobant des solutions logicielles et des solutions matérielles intelligentes pour le courrier physique et la livraison de colis sur le dernier kilomètre. Ces activités stratégiques ont su prouver toute leur pertinence pendant la crise sanitaire.

Quels sont les relais de croissance qui accompagnent cette transformation ?

Pour accélérer cette transformation, nous avons réalisé des investissements organiques notamment en R&D, en CAPEX et en renforçant l’accompagnement commercial de nos solutions dans le monde. Par ailleurs, notre développement a été accéléré par des opérations d’acquisition ciblées. Début 2019, nous avons fait l’acquisition de Parcel Pending, leader sur le marché américain des consignes colis automatisées et, cet été, la fintech YayPay, leader dans le domaine de l'automatisation de la gestion du poste client.

"Nos activités stratégiques ont su prouver toute leur pertinence pendant la crise sanitaire"

L'amélioration de la performance de Quadient au troisième trimestre a entraîné une révision à la hausse des prévisions annuelles du chiffre d'affaires et du résultat opérationnel. Comment vous-êtes-vous adaptés pour faire face à la crise sanitaire ?

La crise de Covid-19 a bien sûr affecté notre entreprise, notamment au premier semestre où nous avons vu notre chiffre d’affaires baisser. Cependant, comme plus des deux tiers de nos revenus sont récurrents, nous avons su faire preuve de résilience.

D’un point de vue tactique, nous avons choisi de réduire très tôt nos coûts et de gérer avec attention notre cash-flow jusqu’à réaliser environ 35 millions d’euros d’économie sur les neuf premiers mois de l’année. Ces mesures avaient notamment pour objectif de préserver nos efforts de transformation à moyen terme. Les efforts de R&D ont pu être maintenus, afin d’être prêts pour le rebond. C’est ce qui nous a permis d’enregistrer des résultats excellents au troisième trimestre.

Cet été, vous avez finalisé l’acquisition de la Fintech américaine YayPay. Quels sont les objectifs de cette acquisition ? A-t-elle été perturbée par la crise ?

L’acquisition de YayPay permet à notre société d’étendre son offre dans l’Automatisation des processus métier, plus particulièrement en complément de Quadient Impress, notre plateforme de gestion de documents automatisée et multicanale, basée sur le cloud et destinée aux PME. Comme 50 % des courriers envoyés par nos clients sont des factures, nous leur proposons désormais grâce à cette acquisition un nouvel outil d'automatisation des processus de gestion en mode SaaS (Software as a Service) du poste client.

Dans le contexte actuel, c’est une acquisition qui s’est faite presque entièrement à distance. Par ailleurs, l’activité de YayPay a connu une forte accélération pendant la crise. Le processus d’acquisition avait démarré avant la crise, et à partir du mois de mars, c’est à distance qu’il a fallu poursuivre les préparatifs. Ayant déjà complété notre transition vers un mode de travail digital, grâce aux outils de communication et de collaboration avec lesquels nous travaillons au quotidien, le processus n’a pas été affecté par la crise et l’acquisition a pu être finalisée cet été, à distance. 

Quels sont vos projets pour 2021 ? Prévoyez-vous de nouvelles opérations de croissance externe ?

Au mois de mars, nous allons organiser un nouveau Capital Markets Day. Ce sera l’occasion pour Quadient de faire le point deux ans après le lancement de notre stratégie "Back to Growth", notamment à la lumière de l'évolution de l'environnement économique dans le contexte pandémique.

Nous expliquerons également comment nous pouvons accélérer notre transformation de manière organique mais aussi par le biais de futures acquisitions.

Propos recueillis par Béatrice Constans

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