La banque d’affaires GP Bullhound, spécialisée en conseil tech, a annoncé la clôture de son fonds V pour un montant de 300 millions d’euros. Guillaume Bonneton, Partner France au sein de la banque d’affaires, a accepté de répondre à nos questions sur cette opération.

Décideurs. GP Bullhound a annoncé la clôture de son fonds V pour un montant de 300 millions d’euros. Quel regard portez-vous sur cette opération ?

Guillaume Bonneton. GP Bullhound est très satisfait de cette clôture pour le fonds V. À cette occasion, le montant maximum de 300 millions d’euros qui pouvait être levé a été atteint. Lorsque le fonds a été lancé, pendant la pandémie, notre objectif était d’atteindre 150 millions d’euros. Finalement, nous avons même été contraints de refuser des investisseurs une fois ce seuil réalisé. Les performances du fonds d’investissement IV sont pour beaucoup dans la réussite de cette opération. Alors que celui-ci a été levé il y a deux ans et demi, la moitié a déjà été rendue. C’est quelque chose d’assez inhabituel sur ce secteur. Le fonds IV parvient ainsi à afficher une rentabilité d’un multiple de 2 avec quatre introductions en Bourse, dont celles de Slack, Unity, Definitive Healthcare et Believe [des opérations auxquelles le fonds V a également participé, Ndlr]. Au total, sur l’ensemble des fonds de GP Bullhound, du I au IV, on observe un retour annuel moyen de presque 39%.

De plus, 90% des investisseurs du fonds IV ont à nouveau investi dans le fond V. On note également plus d’investisseurs institutionnels dans le fonds V que dans le fonds précédent.

"Ce n'est pas un hasard si le fonds a été en mesure d'investir dans Slack quelques mois avant l'introduction en Bourse de cette pépite"

Quelle est la spécificité du fonds V ?

L’équipe du fonds, qui se concentre sur la tech, a développé une expertise forte dans le domaine des applications orientées consommateurs. Le fonds bénéficie également du relais de la banque d’affaires. En termes d’effectif, le fonds compte entre 8 et 10 personnes basées à Londres et Stockholm mais peut s’appuyer sur plus de 160 GP Bullhounders à travers dix bureaux répartis dans le monde, à Hong-Kong, New-York, San Francisco ou encore Stockholm. Le bureau de San Francisco est très important et ce n’est pas non plus un hasard si le fonds a été en mesure d’investir dans Slack quelques mois avant l’introduction en Bourse de cette pépite. Les différentes antennes de notre banque d’affaires, stratégiquement situées, représentent une réelle force. En tant que Partner France, je suis par exemple régulièrement amené à mettre en relation le fonds avec de potentielles cibles françaises de notre portefeuille.

Par ailleurs, tous les associés de GP Bullhound sont eux-mêmes investisseurs dans le fonds. La banque d’affaires GP Bullhound est elle-même investisseur dans le fonds V, ce qui permet une redistribution vers tous les employés qui reçoivent ainsi des bonus en lien avec la performance du fonds. De plus, tous ceux d’entre eux qui le souhaitent ont également la possibilité d’investir dans le fonds avec une micro-décote.

Le fonds ne réalise-t-il que des investissements late-stage, ou est-il possible d’intervenir à des stades de maturité plus précoces ?

Il peut arriver au fonds d’être sur des opérations de levées en seed, mais il est vrai que nous en réalisons assez peu. Les principales cibles du fonds sont les start-up dans la catégorie leader qui reconstruisent une industrie avec du logiciel. Comme Spotify ou Believe pour prendre un exemple hexagonal. Dans cette optique, le fonds préfère payer le prix qu’il faut pour aller chez le numéro 1, plutôt que d’investir le tiers de ce montant pour être chez le numéro 3.

À ce jour, le fonds V – qui est investi pour environ un tiers – a réalisé des opérations dans des start-up telles que Slack, Believe, Revolut, Klarna ou encore Glovo.

Propos recueillis par Laurier John-Pierce

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