Colas est une entreprise française de travaux publics, dont la filiale Colas Rail, s’est spécialisée dans les travaux ferroviaires. Construction de la première ligne à grande vitesse au Maroc, extension du métro d’Alger, construction de celui du Caire, le directeur du développement Afrique du groupe, Frédéric Priest, nous en dit plus sur le réseau ferré africain.

Décideurs. L’Afrique est, aujourd’hui encore, le continent qui dispose du plus faible réseau d’infrastructures au monde. Quelle est la stratégie développée par le groupe Colas pour participer à la construction et à la transformation des modes de transports ?

Frédéric Priest. En tant que leader, la mission de Colas est de promouvoir des solutions d’infrastructure pour une mobilité responsable. C’est notamment le cas en Afrique où Colas est présent depuis plus de quatre-vingts ans. S’appuyant sur son expertise et sa force d’innovation, Colas crée de la valeur sur le long terme pour l’ensemble des parties prenantes : clients, partenaires et usagers africains. Ses axes stratégiques (valorisation des activités industrielles, gamme d’offres élargie avec des grands projets et solutions de mobilités innovantes, développement ciblé et transformation digitale) permettent à Colas d’inventer la mobilité du futur en proposant des solutions à forte valeur ajoutée.

Colas Rail est implanté essentiellement en Afrique du Nord. Comment entendez-vous développer votre présence sur l'ensemble du continent dans les années à venir ?

Tout d’abord, Colas Rail est présent en Afrique subsaharienne où nous avons obtenu une première référence en 2018. Nous venons de réaliser la conception et la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire au profit de la société minière Guinea Alumina Corporation. Ce succès de Colas Rail en Guinée Conakry s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de développement s’appuyant sur des avantages compétitifs : notamment l’expertise ferroviaire complète accumulée au cours des chantiers nord-africains (Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte) et les implantations du groupe Colas en Afrique.

" En 2018, Colas Rail, fort de ses 5600 collaborateurs, a réalisé un chiffre d’affaires de 939 millions d’euros " 

Comment améliorer la mobilité dans les grandes villes africaines ?

Les capitales africaines concentrent l’essentiel des activités économiques et politiques. Leurs développements génèrent des phénomènes importants de congestion urbaine. L’enjeu consiste à équilibrer l’offre, le réseau d’infrastructures de transport, et la demande, c’est-à-dire le flux du trafic. La solution ferroviaire répond à cet enjeu en augmentant considérablement la fluidité du trafic grâce à des infrastructures ferroviaires dédiées et en offrant un mode de transport intelligent, connecté, avec par exemple la gestion des flux en temps réel, inclusif et respectueux de l’environnement.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les projets africains de mobilité durable menés par Colas Rail ?

Colas Rail dispose de nombreuses références africaines prestigieuses. Une des plus belles est la réalisation de la LGV Tanger-Casablanca, première ligne à grande vitesse en Afrique où la mobilité durable implique la prise en compte de la sécurité ferroviaire et un engagement fort vis-à-vis des populations locales. Engagement respecté lors de la construction des tramways de Rabat et de Casablanca, du métro d’Alger et du Caire. Nous sommes fiers également d’accompagner le groupe Bouygues dans le cadre du développement du projet du métro d’Abidjan. En facilitant l’accès à la mobilité, il contribue à promouvoir un modèle de ville vivable et inclusive pour les Ivoiriens.

Quels sont les défis qu’un constructeur d’infrastructures ferroviaires doit relever en Afrique ?

Au regard de l’expérience de Colas Rail, il s’agit de relever trois défis majeurs : l’anticipation, la logistique et l’exécution. Le degré de préparation d’un projet est un facteur clef de réussite en Afrique. La capacité à mobiliser des équipements et du personnel rapidement est également déterminant. Colas Rail Afrique est fort de ses 1 500 collaborateurs, dont 200 ingénieurs et techniciens africains, véritable force de frappe au service des projets. Enfin, la bonne exécution des travaux nécessite une planification détaillée prenant en compte, quasiment en temps réel, les aléas liés aux chantiers. Notre expertise ferroviaire, acquise dans le cadre de grands projets en Afrique, nous permet de transformer ces défis en opportunités.

Propos recueillis par Céline Loëby 

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