Conscient que LREM ne sortira pas majoritaire des élections sénatoriales de la fin du mois de septembre, François Patriat, ex-socialiste, devenu chef de file des « marcheurs » de la chambre haute, espère que le parti présidentiel remportera un maximum de sièges.

Décideurs. Quel est votre rôle dans ces élections ?

François Patriat. En tant que président du groupe LREM, j’apporte un soutien logistique et matériel aux candidats. Je les accompagne également en matière de proposition et de réflexion sur la gestion de leur campagne. Je les aide à trouver des arguments pour répondre à nos adversaires, je réponds par ailleurs à la presse.

Quel est le profil des candidats LREM ?

Ce sont, pour la plupart, des élus locaux. Ces sénatoriales sont une page blanche pour LREM, qui n’avait pas de sénateurs il y a encore quelques mois. Le 15 juin dernier, aucun électeur ne portait l’étiquette En marche !. Le corps électoral amené à voter le 24 septembre est celui de 2014. Les grands électeurs sont généralement LR, PS ou centre. Nous avons néanmoins réussi à créer un groupe LREM de trente sénateurs. J’envisageais initialement de doubler ce chiffre à l'issu des éléctions. Un challenge qui s’annonce difficile, car certains, au sein de notre groupe, ne se représentent pas, d’autres sont inéligibles. J’espère néanmoins que nous aurons un groupe conséquent qui nous permettra de peser.

Pas d’objectif précis, donc…

J’espère que nous aurons le même nombre de sièges que les groupes socialiste ou centriste.

Quels sont vos arguments pour convaincre les grands électeurs de voter pour un candidat LREM ?

Je leur explique que le pouvoir en place peut les accompagner, les aider, les soutenir. À quoi bon voter pour un sénateur LR ? Mieux vaut des élus à la chambre haute proches du pouvoir en place, en mesure d’agir au niveau local. Dans mon cas j’ai pu, en tant qu’élu LREM, saisir directement et rapidement le ministre des Finances au sujet d’entreprises en difficulté dans ma collectivité. Nous demandons aussi aux électeurs s’ils veulent voir Emmanuel Macron réussir. C’est avec lui qu’on pourra baisser le chômage, faciliter la vie des entreprises et redonner de l’espoir aux Français, pas avec les anciens partis.

«Mieux vaut des élus à la chambre haute proches du pouvoir en place, en mesure d’agir au niveau local.»

Vous devez justement faire face aux arguments de vos adversaires, les « anciens partis » ...

J’essaye effectivement de répondre aux attaques, et d’expliquer par exemple, que pour la première fois depuis longtemps, il n’y aura pas de baisse des dotations pour les collectivités. Ce sont les anciens gouvernements qui ont également décidé de supprimer certains emplois aidés... Nous essayons de renvoyer les partis classiques à leurs propres turpitudes. Notre campagne est défensive et non offensive.

Les adhérents de LREM semblent s’être éloignés du parti. Ils n’ont été que 30 % à participer au vote de ses statuts. Cette campagne aura-t-elle vocation à les remobiliser ?

Le nombre de marcheurs augmente chaque semaine. Il s’élève aujourd’hui à 380 000. Au sujet de la faible participation au vote des statuts, je crois qu’il faut être lucide : décider des statuts d’un parti n’a jamais fait se lever les foules. Les adhérents ont envie de voter sur des propositions, des actions, des textes de loi, pas des statuts.

Propos recueillis par @CapucineCoquand

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