Mis en place dès juin 2016 avec le Medef International, l’Index Up40 a pour mission de rassembler quarante start-up emblématiques de l’innovation française vers les marchés africains. L’Index poursuit des objectifs précis et ambitieux, expliqués par Fabrice Le Saché, coordinateur de l'index.

Décideurs. Quels objectifs poursuit l’Index Up40 ?

Fabrice Le Saché. L’Index Up40 prolonge l’initiative Up Afrique mise en place avec neuf autres entrepreneurs. La rencontre avec le Medef International a permis de rebondir sur cette initiative et s’insérait dans la stratégie de développement. Up40, qui rassemble déjà vingt-cinq sociétés, s’est donné pour but de rassembler quarante start-up françaises représentatives de l’innovation française à destination des marchés africains. Il a quatre objectifs bien précis. En premier lieu, celui de mettre en valeur ces trajectoires entrepreneuriales françaises sur le continent, puis faire émerger une nouvelle stratégie économique française en Afrique. Les États-Unis par exemple ont « Power Africa », nous avions besoin d’une signature aussi porteuse que celle-ci. La valeur ajoutée française peut se résumer à travers trois axes principaux, piliers d’Up40 : la transition climatique, le numérique et l’entreprenariat. L’autre aspect important est celui de la coopération directe. Les start-up se rassemblent afin de coopérer et de créer des alliances fortes avec le tissu entrepreneurial africain. C’est, par exemple, le cas entre la société Sunna Design, membre d’Up40, et la start-up Solektra. Ces alliances sont très pragmatiques, avec des objectifs d’affaires précis. Enfin, l’Index permettra de mesurer les impacts et les données suivies et tracées, notamment les données financières (levées de fonds, chiffre d’affaires).

Quels critères ont été retenus pour faire partie de l’Index et comment prévoyez-vous de le faire évoluer ?

Évidemment, une sélection s’opère à l’entrée. Le but est d’abord de présenter, à travers l’Index, l’ensemble des innovations dont sont porteuses les sociétés françaises. Nous avons déjà des start-up très variées, aussi bien dans les domaines de l’énergie, de la fintech, de l’éducation que de l’agriculture. Il s’agit de véritablement décloisonner et faire émerger un écosystème économique français sur le continent. Les critères de sélection de l’Index sont les suivants : un chiffre d’affaires annuel jusqu’à 10 millions d’euros, dont un tiers minimum doit être réalisé sur le continent africain et un siège social domicilié en France. Bien sûr, au-delà de ces critères chiffrés, il faut aussi que les sociétés aient un fort potentiel de développement : une intégration dans l’entrepreneuriat du numérique et de la transition climatique dans l’approche de chaque entreprise. Une fois que les entreprises ont atteint la maturité et excèdent ces critères, nous leur proposons de se tourner vers le Medef International, de façon plus classique. En somme, l’Index Up40 œuvre comme un incubateur du Medef International. Nous envisagerons aussi la création d’un Alumni Up40, afin de pérenniser cette coopération entre sociétés.

Comment s’articulent les réunions « Up » avec le Medef international ?

Le soutien du Medef est crucial. Avec l’organisation, l’agilité et le réseau du Medef International, Up40 va avoir un cadre fort. Des événements de deux heures, à la fois à Paris et en province, sont prévus régulièrement. Sur le continent africain, nous avons commencé avec un événement à Dakar au mois d’avril 2017, afin de sensibiliser l’écosystème local à notre initiative. Chaque événement sera composé de cinq temps forts : un pitch de cinq minutes – « Up Innov »–, un brainstorming avec « Up Brainstorm », des récits de levées de fonds – « Up Finance », les annonces exclusives d’Up Annonce et enfin le networking BtoB et one to one. L’objectif est d’y rassembler entrepreneurs, grands groupes et ETI, fonds d’investissement, banques et incubateurs.

La France aurait-elle des atouts pour participer à la « révolution entrepreneuriale » africaine ?

Bien sûr ! Rappelons d’abord que l’Afrique est l’une des zones où la France a un excédent commercial continu. À titre d’exemple, la France est le deuxième pays au monde installant des nouvelles capacités énergétiques après les Chinois. Il faut continuer dans cette direction et renforcer cela, notamment en le rendant visible. L’Index offre une passerelle, recrée un lien collectif nécessaire à la réussite des entrepreneurs sur le continent.

Propos recueillis par Elodie Sigaux

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