L’équipe de conseil aux managers de Natixis Wealth Management prend son indépendance et fonde Coruscans. Les trois associés, Frédéric Balochard, Benjamin Lobel et Florian Pascaud détaillent les contours de la nouvelle structure, qui conserve un lien fort avec la banque privée.

Décideurs. Quelle est la genèse de la création de Coruscans ?

Frédéric Balochard. La création de Coruscans est le fruit d’une longue réflexion. Après quinze années passées au sein de Natixis Wealth Management, nous voulions créer notre propre boutique. Au-delà de cette volonté entrepreneuriale forte, nous étions convaincus qu’offrir davantage d’indépendance en matière de conseil en évitant tout conflit d’intérêt avec les fonds comme avec les banques allait nous permettre d’élargir la palette de nos clients. Leur réaction immédiate et très positive nous conforte dans ce choix. Notre équipe a pu acquérir au cours des quinze dernières années une expertise et une notoriété qui nous positionne parmi les trois principaux acteurs français du conseil en management package, mais nous souhaitions capitaliser sur notre expérience bancaire en gardant un lien fort avec Natixis Wealth Management. Nous sommes ainsi la seule équipe de conseil financier en management packages à avoir noué un partenariat exclusif avec une banque privée.

Quelles seront vos relations avec Natixis Wealth Management ?

Benjamin Lobel. Un partenariat de cinq ans a été signé avec Natixis Wealth Management. Le fait de nous maintenir dans nos bureaux actuels permettra de rester proches des commerciaux de la banque privée, qui continueront à bénéficier de notre expertise pour leurs clients. Si nous conservons un lien naturel avec la banque, nous pourrons néanmoins continuer à développer notre propre clientèle, comme c’est déjà le cas actuellement pour 80 % de nos dossiers. Réciproquement, les managers que nous conseillons pourront bénéficier d’un accès privilégié à Natixis Wealth Management pour du conseil patrimonial et le financement de leurs management packages. Coruscans sera donc la seule boutique à pouvoir également accompagner les managers dans les aspects bancaires de leur transaction, ce qui leur sera particulièrement utile dans un LBO primaire ou pour optimiser le débouclage de LBO secondaires complexes.

"Les managers que nous conseillons pourront bénéficier d’un accès privilégié à Natixis Wealth Management"

Quelles sont vos perspectives de développement ?

Florian Pascaud. Notre positionnement est clair, Coruscans est 100% dédié au conseil aux managers. Nous n’avons pas l’intention de concurrencer les équipes de fusions-acquisitions et il y a suffisamment à faire sur notre spécialité. Ce qui ne veut pas dire que nous ne ferons que du LBO. Nous pouvons également structurer des management packages dans des ETI familiales ou au sein de sociétés cotées qui bénéficieront de notre pratique des LBO complexes. Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’annoncer plusieurs opérations de ce type au cours des prochains mois.

B. L. Effectivement, un certain nombre de mandats sont déjà en cours. La boutique se lancera avec de belles opérations, sachant que les années précédentes étaient déjà très actives au rythme de huit à dix par an. Sur dix ans, nous comptabilisons ainsi 70 transactions conseillées, ce qui positionne notre une équipe comme un acteur très expérimenté sur notre marché.

Visez-vous une extension en termes de taille ?

F. B. D’un point de vue taille, small is beautiful. Notre équipe de trois co-fondateurs est très soudée et complémentaire. C’est sans doute ce qui fait notre force et notre agilité. Nous travaillons ensemble depuis plus de dix ans et l’entente est au rendez-vous. Nous recruterons sans doute au cours des prochaines années mais il faut être attentif à ne pas déstabiliser l’équipe et à rester disponible pour nos clients. À court terme, nous communiquerons sur plusieurs deals atteignant ou dépassant le milliard d’euros de valorisation. Il est indispensable de pouvoir accompagner nos managers au fil du temps sur des opérations de cette dimension, mais ces transactions ne représentent pas l’essentiel du marché. Notre cœur de métier reste l’entreprise mid-cap et le LBO de 50 à 500 millions d’euros de valorisation. Notre volonté est de s’installer durablement comme l’un des acteurs majeurs sur ce segment et de capitaliser sur des opérations comme celle du groupe Staci, que nous avons suivi tout au long des changements d’actionnaires, de la sortie d’Astorg à l’entrée d’ICG, de Cobepa puis d’Ardian. Accompagner les clients dans la durée est la meilleure preuve de la confiance que nous accordent les équipes de managers que nous conseillons et constitue le cœur de notre business model.

"Notre cœur de métier reste l’entreprise mid-cap et le LBO de 50 à 500 millions d’euros de valorisation"

D’où vient le nom de votre nouvelle structure ?

F. P. Tout d’abord, trouver un nom disponible, consensuel, qui ait du sens et qui véhicule des valeurs positives n’est pas si aisé. Plutôt qu’une juxtaposition de noms de famille, nous avons choisi coruscans, un mot latin qui existe aussi en français, coruscant. Cet adjectif qualifie une couleur vive, une belle qualité à notre sens. C’est aussi le nom scientifique d’un oiseau agile, le colibri coruscans, plus communément appelé colibri à oreillons violets, la couleur de Natixis. Certains y verront le lien que nous conservons avec la banque, d’autres, les aficionados de George Lucas, pourront y voir un clin d’œil.

Propos recueillis par Anne-Gabrielle Mangeret

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