Comme depuis le début de la crise, les investisseurs ont gardé les yeux rivés sur les politiques orchestrées par les banques centrales, faisant parfois fi des chiffres reflétant l’état de santé de l’économie réelle.
L’Europe toujours en convalescence

La politique volontariste de la Banque centrale européenne (BCE) n’aura pas mis fin aux inquiétudes qui se cristallisent autour de la zone euro. Avec un taux de chômage structurellement élevé de 11,6 % et une croissance atone (1,1 % en 2015 et 1,7 % en 2016), l’économie européenne semble durablement grippée. Ce que confirme Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC : « Pour la zone euro, le consensus porte sur une reprise modérée de la croissance ». Un ralentissement qui a même gagné l’économie allemande pourtant considérée comme le moteur de la zone euro. Sa production industrielle a ainsi enregistré une chute de 4 % au cours du seul moins d’août 2014, tandis que l’indice du climat des affaires s’est affiché en très nette baisse. Christian Parisot en minimise toutefois la portée : « Les difficultés de l’Allemagne doivent être relativisées. Les industriels ont fait le choix de la prudence dans leurs investissements en raison notamment des incertitudes qui pèsent sur leurs marchés à l’exportation, essentiellement vers les pays de l’Est et la Chine. »

La BCE lance un nouveau programme de rachat d’obligations

Dans ce climat morose, les résultats des stress tests ont été accueillis avec beaucoup de réserves par des investisseurs qui ont le regard tourné vers Mario Draghi et la BCE. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la politique monétaire volontariste menée par « Super Mario » a encore de beaux jours devant elle. Après avoir abaissé le taux de refinancement à 0,05 %, un plus bas historique, le président de la BCE a également annoncé le lancement d’un nouveau programme de rachats de titres adossés à des actifs (ABS) et des obligations sécurisées (covered bonds). « En augmentant la taille de son bilan et en lançant une politique de quantitative easing, la BCE offre un environnement très favorable aux banques et participe à rétablir une certaine confiance sur les marchés. Cette politique est une source de stabilisation qu’à mon sens, il ne faut pas sous-estimer », souligne ainsi le chef économiste d’Aurel BGC. Mais ces actions permettront-elles de relancer pour autant l’économie réelle ? La réponse est forcément plus mitigée. Comme le rappelle Christian Parisot : « La BCE ne peut pas forcer les entrepreneurs à investir et à solliciter un crédit auprès des banques ». De la réponse à cette question dépend pourtant la crédibilité de la politique de la BCE.

La FED procède à la normalisation de sa politique monétaire

Le taux de croissance de l’économie américaine, supérieur à 2 % en 2014, a de quoi faire rêver un grand nombre de chefs d’État européens. Une progression qui s’est, par ailleurs, accompagnée d’une baisse significative du taux de chômage, celui-ci ayant retrouvé son niveau d’avant-crise en passant de 9,9 % à 5,9 %. Cette croissance est-elle pour autant durable ? « La bonne santé du marché de l’emploi ne s’est pas traduite par une augmentation des salaires et de la productivité. La reprise économique américaine est, en ce sens, très atypique, certes solide mais plus faible que les précédentes », précise Christian Parisot. Malgré tout, la Réserve fédérale américaine a décidé le 29 octobre dernier de mettre un terme à ses achats d’obligations qui ont caractérisé ses politiques de quantitative easing.
Désormais, la principale interrogation concerne le calendrier de la remontée des taux d’intérêt. « La stratégie de la Banque centrale est très claire : elle veut éviter une augmentation de la volatilité et une sur-réaction des marchés par rapport à sa politique monétaire », prévient le chef économiste d’Aurel BGC. Suivant les indications de la FED, le premier mouvement de la hausse des taux devrait donc se matérialiser au milieu de l’année 2015.

Chine : vers un atterrissage brutal ?

2014 fut une année mouvementée pour l’économie chinoise. Entre la contraction de l’activité des États-Unis qui a lourdement pesé sur ses exportations au cours du premier trimestre et le retournement de son marché immobilier, le gouvernement a dû se résoudre à apporter des mesures de soutien à son activité économique pour éviter un ralentissement trop sensible et ainsi maintenir une croissance située entre 7 % et 7,5 %. « Il ne faut pas non plus oublier que l’économie chinoise est en pleine mutation. Elle souhaite dépendre davantage de sa consommation intérieure », ajoute Christian Parisot. Cette politique bien que nécessaire demeure toutefois complexe à mettre en œuvre, car une hausse trop importante des salaires affecterait également la compétitivité de son industrie.

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