Grenoble a accueilli le 14 mai dernier les trophées de la paix économique. Un événement soutenu par le maire de la ville Éric Piolle (Europe Écologie Les Verts). Il explique à Décideurs pourquoi et dresse un bilan de son action cinq ans après son élection.

Décideurs. Pourquoi soutenez-vous les trophées de la paix économique ?

Eric Piolle. Les dernières décennies ont marqué une période de progrès social et de libération des contraintes matérielles. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un nouveau défi : construire une société qui perdure dans la fraternité et dans sa capacité à vivre au sein de son écosystème. Le monde économique doit s’adapter à ce nouveau défi et les trophées de la paix économique, initiative de la chaire paix économique, mindfulness et bien-être au travail de l’école de management de Grenoble, met en lumière les initiatives pionnières qui renouvellent la relation entreprise-société.

Grenoble a organisé en mars la deuxième édition de la Biennale des villes en transition. En quoi consiste cette manifestation ?

Elle répond à un triple objectif : fédérer tous les acteurs du territoire pour faire le point sur les actions qui ont été entreprises, s’inspirer des initiatives menées dans d’autres villes françaises et étrangères, rendre la transition écologique visible et accessible au grand public. Pour traiter ce dernier point, nous avons besoin des artistes afin de construire une mythologie positive sur l’avenir. Des concerts, des défilés de mode ou encore une marche pour le climat ont ainsi été organisés avec des parrains et marraines symboliques comme Doussou Keita. La présence de cette ancienne demandeuse d’asile était particulièrement importante car la question de la migration sera majeure dans les années à venir afin de lutter contre le dérèglement climatique. Nous prévoyons d’ores et déjà d’organiser une troisième édition de la Biennale des villes en transition en 2021.

Cinq ans après votre élection, quel bilan tirez-vous de votre action à la mairie de Grenoble en matière d’énergie et d’environnement ?

Pour traiter efficacement ces questions, il faut suivre le fil des biens communs. C’est ce que nous faisons à Grenoble depuis 2014. Cette démarche nous permet de répondre aux problématiques de la précarité énergétique, de la réduction de la consommation énergétique, de la production d’énergies renouvelables… Le tout en synergie avec les initiatives de la société civile et des acteurs économiques. Les résultats se font déjà sentir. Nous avons par exemple réussi à accélérer la baisse du niveau de pollution à Grenoble.

"Grenoble suit le fil des bien communs depuis 2014"

Pourquoi avez-vous postulé au titre de capitale verte de l’Europe 2022 ?

Cette candidature répond elle-aussi à notre souhait de fédérer les habitants et les acteurs du monde associatif, universitaire, économique et de la culture. Être capitale verte de l’Europe en 2022 nous permettrait de montrer que nous accélérons la transition écologique. Et elle correspond parfaitement à l’ADN de la ville qui est tournée depuis des décennies vers l’international.

Quel regard portez-vous sur la politique du gouvernement en matière d’énergie et d’environnement ?

L’État doit s’inspirer du message de la COP 21 pour faire confiance aux territoires au lieu de les mettre sous tutelle. Le mouvement de recentralisation actuellement observé est nuisible à la transition écologique et environnementale. Je propose un green new deal pour sortir de cette situation et ainsi libérer les investissements des collectivités afin de leur permettre de remplir leurs objectifs de lutte contre dérèglement climatique, de création d’emplois et de retours financiers à long terme pour les ménages.

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

Cette interview est extraite de l'édition 2019 du guide énergie, environnement et ressources naturelles. 

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