« La société est entièrement autofinancée avec les fonds propres du groupe »
Décideurs. La Revue fiduciaire a presque 100 ans. Quelles ont été les étapes de son développement ?
Yves de la Villeguérin. En 1917, Yves de la Villeguérin, mon grand-père, crée au sein de son cabinet d’expertise comptable, le Bulletin fiduciaire, une lettre qui permet aux experts comptables d’accéder à l’information dont ils ont besoin dans l’exercice de leur métier. En 1948, elle devient la Revue fiduciaire. Ce concept de revues-métiers se développe pour aboutir, dès les années 1970, à d’autres revues spécialisées par matière : comptable, social et paie. En 1985, la branche audit & conseil rejoint Ernst & Young et nous nous concentrons sur la presse et l’édition. Les bases du Groupe Revue fiduciaire sont posées.

Décideurs. Vous avez pris la direction du groupe en 1997. Pouvez-vous revenir sur cette étape cruciale?
Y. de la V.
Le Groupe Revue fiduciaire est une entreprise familiale indépendante. Lorsque mon père, qui avait succédé à mon grand-père, prend sa retraite en 1996, la société est confiée à un dirigeant extérieur qui restera moins de deux ans. Fin 1997, alors que le goupe enregistre sa plus mauvaise année, j’arrive à la direction après un parcours éclectique. Si j’ai exercé dans la photographie, le sport ou encore le bâtiment, je suis avant tout un entrepreneur dans l’âme. J’ai d’ailleurs créé des sociétés dans le négoce, l’informatique mais aussi dans la publicité et l’événementiel. Dès mon arrivée, j’ai proposé au conseil de surveillance un plan de développement novateur sur lequel j’ai eu une totale autonomie d’action. Si le plan a évolué, son idée directrice est restée : apporter aux professionnels des solutions complètes (documentation, formation, outils d’application) et accessibles aussi bien dans leur contenu que dans leur prix.

Décideurs. Vous avez entamé une phase de rationalisation des méthodes de travail. Comment cela se traduit-il ?
Y. de la V.
La rationalisation concerne tous nos postes de production, excepté la rédaction sur laquelle nous investissons. Le service commercial est individualisé pour une approche ciblée. Nous avons internalisé la chaîne de production (imprimerie, routage et stockage), ce qui nous permet de maîtriser nos coûts et nos plannings de diffusion. Concernant notre production, nous privilégions les activités à forte valeur ajoutée sur lesquelles nos actions marketing sont orientées. Notre site Internet accessible depuis 2002 est en perpétuel développement. Plus qu’une boutique en ligne, il permet d’accéder aux mises à jour de nos logiciels, à des bases documentaires commentées et actualisées, des simulateurs de calcul, etc. Ces décisions stratégiques ont été très bénéfiques pour le groupe qui enregistre une croissance de son chiffre d’affaires – et une augmentation du résultat de plus de 25 % entre 2010 et 2011 – et des effectifs en hausse. Cela nous permet également de rester compétitifs sur le marché tout en conservant nos valeurs d’entreprise. La société reste entièrement autofinancée avec les fonds propres du groupe. L’esprit familial qui préside impose le réinvestissement des bénéfices dans le développement de la société. Nous sommes donc en mesure d’investir sur dix ans !

Décideurs. Les quatre axes d’intervention du Groupe Revue fiduciaire sont la presse, l’édition, les logiciels et la formation. Pouvez-vous préciser votre offre sur ce dernier volet ?
Y. de la V.
Le département formation a été créé en 2002. L’idée consistait à faire jouer l’interaction entre nos fonds éditoriaux et nos formateurs qui se trouvent être parfois nos auteurs. Nous avons ensuite diversifié notre offre qui s’est organisée autour de trois pôles : les formations intra-entreprise, les cercles (parcours annuel basé sur un abonnement comprenant documentation/formation/échanges et aide à l’utilisation) et les journées d’étude (notre plus haut niveau d’expertise). Nous apportons ainsi à nos clients une aide précieuse en matière d’interprétation des textes et d’actualisation des connaissances aussi bien en social, paye qu’en fiscal ou comptabilité. Nous nous adressons aussi bien aux entreprises qu’aux professionnels du chiffre et du droit.

Décideurs. Quels sont vos projets porteurs pour l’avenir ?
Y. de la V.
Nous venons de lancer un nouveau produit, CE-Expert Assistance, en partenariat avec Matmut protection juridique. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision en matière de droit social dédié aux comités d’entreprises qui associe un fonds documentaire
et une assistance téléphonique illimitée. Notre partenariat avec Fidroit s’est quant à lui traduit par une nouvelle offre en gestion de patrimoine « Chrysalis ». Événement important en 2011, le lancement de Social Expert, un service d’information juridique en ligne dédié au droit social et à la gestion du personnel. Sur ce même modèle, nous prévoyons la sortie d’une nouvelle base fiscale. Ce projet, très complexe en raison de la multiplicité des sources et de leur variabilité, nous apparaît  très prometteur !

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