« Les DSI sont loin de disparaître. Ils n’ont jamais été aussi impliqués ! »
Décideurs. Comment percevez-vous l’évolution du métier de DSI ?

Celso Guiotoko.
Le métier de DSI devrait s’aligner davantage sur la stratégie commerciale de l’entreprise. Au fur et à mesure, le simple fournisseur d’applications et de services d’infrastructures voit sa mission évoluer, justifiant ainsi une présence au comité exécutif. Pour parvenir à cet objectif d’intégration, le DSI doit avant tout bâtir une organisation capable de fournir un service qui colle aux besoins commerciaux de l’entreprise. Il doit dans le même temps pouvoir développer une structure capable d’appréhender le business model de l’entreprise et de proposer des solutions fondées sur les technologies de l’information. Ces technologies seront de plus en plus appelées à encadrer les prestataires de services et dégager le plus de ressources possible. Ainsi la DSI contribue à réduire les coûts, augmenter les rendements et rendre l’organisation la plus productive possible.


Décideurs. Le cloud computing va-t-il accélérer cette évolution ?

C. G.
Encourager l’innovation implique pour nous de délivrer des solutions bien plus rapides qu’à l’heure actuelle. Je pense que le cloud computing est un tremplin pour l’innovation et permettra certainement d’accélérer l’évolution en transférant au plus près de l’activité les ressources allouées à la gestion des infrastructures. Le cloud est une technologie qui devrait nous permettre de créer un environnement de haute productivité en utilisant des techniques souples pour délivrer rapidement de nouvelles applications au business.


Décideurs. Comment le DSI peut-il mettre en valeur les autres services de sa société ?

C. G.
Le DSI doit pouvoir s’appuyer sur un bon process, des individus compétents et sur la bonne technologie. Ce sont des prérequis indispensables auxquels j’ajouterai une connaissance poussée du business. À titre d’exemple, nous avons mis en place chez Renault le programme Vitesse, qui vise à accompagner le développement des systèmes d’information du Groupe dans la cadre du plan stratégique Drive the Change 2016. Mis en place dès 2011, le plan comprend trois axes : Value Innovation (VI) dont le but est d’accompagner les métiers dans leur transformation, Technology Simplification (TES) dont l’objectif est la simplification et la rationalisation du parc applicatif au sein de l’alliance Renault-Nissan, et Service Excellence (SE), vecteur de la performance des Systèmes et des technologies de l’information, qui s’appuie sur une analyse des coûts d’usage, de la qualité de service, des partenariats et de l’évolution des ressources humaines.


Décideurs. Diriez-vous que le DSI doive se réinventer pour ne pas disparaître ?

C. G. Notre mission de DSI est de guider la société à travers tous les changements technologiques. Par nature, nous sommes donc contraints de nous adapter à la nouveauté avec un coup d’avance sur le reste de notre écosystème. Les professionnels de l’IT que je rencontre viennent d’horizons académiques et culturels très différents, mais ont en commun cet esprit d’innovation. Ils ont déjà vécu plusieurs révolutions, et sont prêts à en affronter d’autres, qu’elles soient d’ordre technologique ou de gouvernance. Les DSI sont loin de disparaître. Ils sont plus impliqués dans leur business qu’ils ne l’ont jamais été ! C’est pour nous un challenge immense, qui commence déjà à porter ses fruits puisque de plus en plus de DSI font désormais partie des comités exécutifs de leur société.

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