Depuis dix ans, Sycomore AM a largement fait évoluer sa gamme d’OPCVM avec le lancement de fonds flexibles, long/short et thématiques. La société de gestion a également concrétisé un partenariat stratégique avec Generali en 2018. Emeric Préaubert, associé fondateur de Sycomore AM, s’exprime sur ce rapprochement.

Décideurs. Cela fait désormais près d’un an que vous êtes entrés dans le giron de Generali. Comment s’est passée cette intégration ?

Emeric Préaubert. Très bien. Nous avions discuté de manière approfondie avant et pendant le deal. Nos intérêts se sont très rapidement alignés. Au départ, les fondateurs ne souhaitaient pas vendre la majorité du capital de Sycomore. Or, Generali s’est rapidement révélé comme le candidat présentant le plus de garanties sur tous les plans, en matière de motivation, d’internationalisation de l’activité et de complémentarité. Il mettait en application une stratégie multiboutique, avec la volonté de laisser de l’autonomie aux équipes des sociétés de gestion affiliées. C’était pour nous le sujet central et ils l’ont bien compris. Ils sont majoritaires sur le plan économique mais nous gardons le contrôle de la gouvernance. L’idée est que l’on puisse continuer à développer Sycomore AM. Generali a également souhaité voir les équipes rester en place. Un an après leur arrivée, rien n’a donc fondamentalement changé dans notre quotidien.

Generali vous accompagne-t-il sur les sujets de contrôles des risques et de compliance particulièrement impactant pour les sociétés de gestion ?

Bien sûr. Ce sont des sujets importants et complexes où il n’y a que des coups à prendre. Être accompagné par un partenaire de la taille de Generali, qui gère aujourd’hui plus de 500 milliards d’euros et qui dispose d’équipes spécialisées sur le sujet, constitue un élément positif pour nous.

Generali a la capacité de soutenir votre démarche pour distribuer votre gamme de fonds en dehors de France. Quelle valeur ajoutée leur apportez-vous ?

Nous sommes la référence en matière d’investissement socialement responsable (ISR) et d’application des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans le choix de nos valeurs. Sycomore est particulièrement reconnu pour la qualité et la structuration de sa démarche, ainsi que pour son analyse extra-financière. Dès 2001, lors de notre lancement, nous avons pris en compte les questions de gouvernance. Au fil des années, nous avons enrichi cette méthode pour couvrir les aspects sociaux et environnementaux. L’objectif stratégique est de devenir la référence en Europe. Si l’ISR est aujourd’hui à la mode, toutes les sociétés de gestion ne le font pas de façon aussi sincère et structurée que nous.

"Les sociétés de gestion indépendantes ont encore un bel avenir" 

Sycomore AM s’est également associé à Gaia Capital Partners, dont il est actionnaire minoritaire, pour créer un fonds mêlant private equity et actions cotées. Quel est son positionnement ?

D’une durée de vie de huit à dix ans, ce fonds aura pour objectif d’investir en minoritaire sur des entreprises non cotées, mais aussi de manière opportuniste sur des titres cotés. Gaia Growth ciblera la prochaine génération de scaleups européennes dans le domaine du digital. La logique pour nous est d’avoir accès à des entreprises en amont de leur éventuelle introduction en Bourse.

Au vu des nombreuses opérations de concentration dans le secteur, le modèle de société de gestion indépendante est-il voué à disparaître ?

Je ne pense pas, les sociétés de gestion indépendantes ont encore un bel avenir. La France en est un bel exemple. De belles histoires en sont la preuve, comme celle d’Eleva Capital. Arrivées à un certain stade de leur croissance, les sociétés de gestion peuvent cependant exprimer le besoin de disposer d’un partenaire solide à leur coté pour accélérer leur développement.

Quels sont les principaux défis qui attendent Sycomore ?

Nous souhaitons réussir l’internationalisation de la gestion, autrement dit nous positionner sur des valeurs cotées en dehors des marchés européens. Sur certains fonds, nous allons donc intégrer davantage de valeurs internationales. Pour accélérer notre démarche, nous avons accueilli une gérante de Hongkong, spécialisée sur les valeurs asiatiques. D’autres recrutements sont prévus. Cet aspect international va prochainement arriver dans notre gamme de fonds thématiques, long/short et flexibles. Nous allons également lancer des fonds plus globaux, sans contraintes géographiques. Cette internationalisation concernera également notre distribution. On ne s’interdit d’ailleurs pas d’être distribué en dehors des frontières européennes à moyen terme.

Propos recueillis par Aurélien Florin

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