Les résultats moroses du 1er semestre 2015 publiés par Immostat n'empêchent pas les brokers de rester optimistes.
Tendance baissière, chute de l'offre, pertes... Le champ lexical employé est systématiquement le même lorsqu'il s'agit d'annoncer les chiffres du marché immobilier au 1er semestre. Les bureaux en Île-de-France ne dérogent pas à cette règle : une demande placée de 915 200 mètres carrés – un recul de 22 % par rapport à 2014 –, l'offre immédiate qui repasse la barre des quatre millions de mètres carrés pour un taux de vacance de 7,5 %, et une baisse de 60 % des grandes transactions (surfaces supérieures à 5 000 mètres carrés) qui plombe le marché. Les petites et moyennes surfaces limitent les pertes (respectivement +10 % et -6 %). La Défense s'érige en porte-drapeau : 11,1 % de vacance et une chute de la demande placée évaluée à 49 % ! Dans ce tableau morose, Paris fait office d'îlot préservé et contient tant bien que mal la chute francilienne, avec un taux de vacance inférieur à 5 % et des mesures d'accompagnement contenues à 17 % dans le QCA (21 % sur la région).

« Nuance ». C'est le mot d'ordre qui revient dans le discours des trois brokers DTZ, BNP Paribas Real Estate et CBRE, qui tempèrent les chiffres énoncés plus haut. Nicolas Verdillon, directeur capital markets chez ce dernier, note que la comparaison par rapport au premier semestre 2014 est biaisée car celui-ci avait bénéficié de plusieurs méga-deals. Même son de cloche chez DTZ : pour Marc-Henri Bladier, son directeur général, « le marché marque incontestablement le pas » mais il a identifié de nombreux projets amenés à se concrétiser au cours du deuxième semestre 2015 et prévoit une demande placée comprise entre 1,7 et 1,8 million de mètres carrés sur l'ensemble de l'année. Richard Malle, directeur research France de BNP Paribas Real Estate confirme : « La demande de bureaux exprimée par les utilisateurs enregistre un net redressement au premier semestre 2015 et l'encours de grandes transactions en finalisation de signature est important. Cela permet d'augurer un redressement de la demande placée au 2e semestre 2015. »

Dans ce contexte où l'incertitude est renforcée par la situation grecque, les perspectives ne sont donc pas si mauvaises si l'on croit ces mêmes brokers, les loyers attractifs offrant de nombreuses opportunités à saisir selon Roman Coste, directeur général de CBRE Agency. De plus, on note le retour de plusieurs opérations réalisées en blanc, ce qui constitue un signe positif selon Magali Marton, directrice des études Emea de DTZ, qui conclut sur le besoin de renouvellement des surfaces dû aux changements d'organisation et de modes de travail des entreprises.

B.B.

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