Depuis 2009, avec le lancement de l’écoquartier en France, celui-ci est devenu la brique incontournable en matière de développement urbain. L'occasion de dresser un bilan de la démarche éponyme.

Née en 2000 en Europe du Nord et en Allemagne, l’initiative ÉcoQuartier a été lancée en France il y a dix ans, d’abord concrétisée par deux appels à projets qui avaient pour objectifs de valoriser et de mettre en avant des opérations exemplaires en matière de développement durable. Elle a permis d’accompagner et d’améliorer l’engagement de collectivités et porteurs de projets, de toutes les tailles et dans tous les contextes, en faveur de la ville et des territoires durables. Elle vise à favoriser l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir, construire et gérer la ville en accompagnant tous types de projets : neufs ou de renouvellement urbain, rénovations de quartiers prioritaires, opérations dans de grandes agglomérations ou dans des contextes périurbains et ruraux, en France métropolitaine comme outre-mer…

Un label, 4 étapes, 20 engagements

Fin 2012, le label national ÉcoQuartier était officiellement lancé avec trois objectifs affichés : encourager des projets d’aménagement durable, garantir la qualité des initiatives et des réponses contextualisées apportées par les acteurs du territoire aux 20 engagements du référentiel, et pérenniser la démarche en faisant levier sur les politiques de développement territorial. Le label a connu son premier ravalement fin 2016, afin d'accompagner les collectivités tout au long du cycle de vie du projet, de la conception jusqu'à la vie du quartier. Le label se veut aujourd'hui une démarche progressive vers la ville durable en valorisant la volonté et l'action de la collectivité locale porteuse en 4 étapes : depuis l'origine et la signature de la charte (en projet), à la réalisation (en chantier), puis à la livraison (livré), et enfin à son occupation par ses habitants (confirmé). Cette dernière étape a été labellisée pour la première fois en 2017.

Un premier bilan

La démarche a été suivie d'un net engouement ininterrompu puisque, depuis son lancement, ce sont en tout 354 écoquartiers qui ont été labellisés, à différents stades d'évolution. Le ministère a dressé un bilan de ces démarches, faisant état de quatre constats principaux. Première observation : le phénomène reste majoritairement urbain, avec seulement 15 % d'écoquartiers en milieu rural. Deuxième constat, la question de la performance énergétique et de la qualité des bâtiments semble aujourd’hui maîtrisée. Le ministère note également que ces nouveaux écoquartiers sont désormais mieux intégrés à la ville.

Quel avenir ?

Vitrines technologiques et territoriales, les écoquartiers sont aujourd'hui devenus incontournables en matière de ville durable et écologique. Cependant, ceux-ci ne doivent pas négliger l'importance de la dimension humaine, car si la question de la participation des habitants à la conception des écoquartiers est désormais présente dans les discours, elle peine encore à se traduire dans les faits, la notion de co-construction n'étant pas vraiment ancrée dans la culture française. C'est pourtant en remettant l'humain et son environnement au centre de ces projets qu'ils pourront réellement devenir pérennes pour la ville demain. Des nouvelles pistes pour la troisième mouture du label ?

Par Boris Beltran

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