Après une première tentative avortée de cotation à la Bourse de Paris en octobre 2015, l’une des premières licornes françaises retente sa chance, cette fois-ci via le SPAC I2PO lancé il y a moins d’un an. Le véhicule réalise ainsi sa première absorption en s’appuyant sur les perspectives de croissance du marché du streaming musical.

C’est officiel, le concurrent français de Spotify et d’Apple Music entrera à la Bourse de Paris grâce à un SPAC (Special Purpose Acquisition Company), ces véhicules boursiers sans activité opérationnelle et créés de toutes pièces dans le seul but de financer l’acquisition d’une cible non cotée. Le SPAC est détenu par Mathieu Pigasse, Iris Knobloch, ex-PDG de Warner Media et Artemis, la holding familiale de François Pinault. Le véhicule a vu le jour en juillet dernier en entrant en Bourse avec 275 millions d’euros dédiés à l’industrie du divertissement en Europe. Avec la fusion-absorption de Deezer, les deux parties se sont accordées sur une valeur d’entreprise de 1,075 milliard d’euros et une augmentation de capital de 150 millions d’euros. L’opération sera souscrite par les actionnaires majoritaires de la plateforme de streaming ainsi que de nouveaux investisseurs, dont  Media Participations et Bpifrance.

Pour Iris Knobloch, future présidente du conseil d’administration issu de la fusion, "il ne s’agit pas de faire la course à Spotify".

En difficulté sur un marché en pleine expansion

L’ambition affichée par Deezer est de réaliser un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros d’ici 2025. Un défi pour la plateforme dont les revenus ne s’élevaient qu’à 400 millions d’euros en 2021 et un résultat net d’exploitation qui essuyait une perte de 120 millions d’euros la même année. Cette entrée en Bourse devrait permettre de soutenir l’entreprise qui évolue dans un secteur aux perspectives de croissance importantes. Le streaming musical est désormais le premier moyen d’écoute de musique dans le monde, avec une part de marché de 23 % d’après la Fédération internationale de l’industrie phonographique, et un taux de croissance annuel de 28 % en moyenne entre 2016 et 2020.

Dans ce contexte, Deezer affiche des ambitions de développement à l’international, notamment aux États-Unis ou au Royaume-Uni. La route reste longue car ses concurrents sont bien installés ; Spotify et Apple Music possédant respectivement 31 % et 15 % du marché mondial là ou Dezzer n'en possède que 2%. Pour Iris Knobloch, future présidente du conseil d’administration issu de la fusion, "il ne s’agit pas de faire la course à Spotify". La nouvelle stratégie reposera sur le développement de partenariats comme avec Orange, La Fnac ou SFR et sur des innovations technologiques en vue d’améliorer la qualité du son et la personnalisation des playlists.

Céline Toni

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