En 2019, le cabinet international américain a dégagé une croissance à deux chiffres lui permettant d’atteindre les 1,14 milliard de dollars de revenus. Une performance sur le long-cours puisque Dechert signe sept années de hausses consécutives. Alain Decombe, managing partner du bureau de Paris, décrypte la stratégie de sa firme.

Managing partner du bureau de Paris, Alain Decombe dispose d’une vision globale du cabinet américain. Membre du board mondial depuis une dizaine d’années et vice chairman en charge des opérations internationales, le Français participe activement à la stratégie du cabinet. Et celle-ci porte ses fruits. Après sept années de croissance continue, les 900 avocats de la firme ont dégagé en 2019 un chiffre d’affaires de 1,14 milliard de dollars, en hausse de 11,1 % grâce à l’accélération de l’activité dans les principales practices. Autre indicateur dans le vert : le revenu par professionnels qui atteint 1,2 million (+7,3 %). Les chiffres de Paris ? Le cabinet, qui tient à sa logique de fonctionnement par pratique au niveau du groupe, ne communique pas dessus. « Les données financières locales ne sont pas un indicateur de performance pour la firme. Seuls comptent les résultats financiers du cabinet et de ses practice groups », insiste Alain Decombe.

L’année a été particulièrement bonne en litigation. Dechert a planché sur la crise des opiacés, dossier dans lequel le cabinet a « obtenu pour son client Purdue des résultats exceptionnels dans le cadre de contentieux multiples et d’une grande complexité ». La firme a également assisté Airbus SE dans la conclusion annoncée en janvier du premier accord transactionnel global avec les autorités britanniques, françaises et américaines. Accord coordonné avec le Serious Fraud Office (SFO), le Parquet national financier (PNF), le Département de Justice (DoJ) et le Département d’État (DoS) américain pour environ 3,6 milliards d’euros. « En tant que lead counsel, nous avons été présents aux côtés d’Airbus dès le premier jour (2016) avec les résultats que l’on connaît et qui ont été amplement relayés par la presse », commente Alain Decombe. Si le bureau londonien pilotait ce dossier, les compétences de Dechert étaient déployées dans tous les territoires où une expertise s’avérait nécessaire. Ainsi l’associée nationale Karen Coppens, récemment installée à Paris pour établir l’équipe de droit pénal des affaires de Dechert en France, a-t-elle joué un rôle clé dans l’assistance apportée à l’équipe juridique interne d’Airbus.

Des pointures à Paris

Karen Coppens n’est pas la seule pointure à avoir rejoint le bureau parisien. Cyril Fiat a, lui, quitté Washington où il œuvrait en tant que conseiller juridique du fonds de pension de la Banque mondiale, afin de devenir associé national. Cet ancien avocat de chez Clifford Chance ou encore Ashurst complète l’équipe fonds d’investissement du cabinet.

"Notre vocation n’est pas de grossir par la taille mais d'être reconnus dans des domaines phares pour notre compétence et agilité sur des dossiers complexes à forts enjeux stratégiques et financiers"

Ces nominations sont-elles appelées à se multiplier ? Le bureau de Paris, qui compte 90 avocats, restera à taille humaine. Dechert a enregistré quelques départs et se concentre aujourd’hui sur la valeur ajoutée et la pérennité. Pour ce faire ? Un seul credo, la différentiation. « Notre vocation n’est pas de grossir par la taille mais d'être reconnus dans des domaines phares pour notre compétence et agilité sur des dossiers complexes à forts enjeux stratégiques et financiers. » Pour ne citer que ceux-là : l’accompagnement d’Enedis dans le cadre de contentieux liés aux compteurs Linky ou encore celui de Caravelle lors de son acquisition du Groupe Luneau Technology. Outre le contentieux et le corporate, le cabinet exerce en arbitrage, concurrence, droit public, fiscalité, droit social, financement et propriété intellectuelle.

Intégrer les avocats

Pour tirer le meilleur de ses équipes, Dechert travaille sur sa culture interne. Le cabinet a notamment mis en place des « gratitude weeks » durant lesquelles les membres de la firme adressent des cartes à leurs confrères pour leur dire merci. Le bien-être fait aussi partie des axes développés : stress, sommeil, alimentation... Parmi les initiatives du cabinet : le « step challenge ». Une application internet comptabilise chaque jour le nombre de pas des professionnels, réunis à l’occasion par équipes, afin de motiver les troupes dans leurs déplacements quotidiens. 

La diversité et l’inclusion sont en outre des points incontournables dans la stratégie de Dechert, avec une formation obligatoire dispensée par un cabinet extérieur qui enseigne les reflexes à adopter et les comportements à éviter pour que les gens soient le mieux accueillis possible. En outre, « nos collaborateurs sont au cœur du dispositif et il est important de les accompagner dans le développement de leur carrière, souligne le managing partner de Paris expert en sciences de la vie. La firme suit cet accompagnement de près, et ce, tant par le biais d’outils classiques (évaluations, formations techniques, etc.) que par le biais de propositions innovantes, comme des formations business development pratico-pratiques, adaptées aux différents niveaux d’expérience. »

Un vrai partnership

Rien de tout cela ne serait possible sans le véritable partnership de la firme, fondé sur la transparence. Celui-ci se reflète notamment dans les rémunérations, remises à plat régulièrement. « L’organe de direction de la firme, le Policy Committee dont je suis membre depuis de nombreuses années, rebat les cartes tous les deux ans en proposant une rémunération pour chaque associé qui est soumise au vote de la collectivité des associés », explique-t-il. Cette gratification est fixée sur la base d’un « eat what you kill » pondéré en prenant en compte la contribution individuelle de chaque partner au regard de sa performance financière, mais aussi de sa contribution plus générale, à savoir son expertise, son esprit collaboratif, sa créativité, son implication dans le pro bono ainsi que la promotion de la diversité et le contenu de ses upward evaluations.

Cette cohésion permet de servir au mieux les clients. Afin d’affermir les liens entre eux, Dechert propose des rencontres, mais là encore en se singularisant. « Avec toujours la même approche différenciante, nous préférons aux grands événements des événements plus ciblés et surtout personnalisés comme des dîners thématiques en comité réduit, la Dechert Academy ou des formations cross-practice groups personnalisées. Les retours des clients et prospects sont excellents et cela nous encourage à persister dans cette voie », rapporte Alain Decombe. Cette force du relationnel fera la différence dans les mois à venir qui s’avéreront tourmentés pour l’économie et requerront de véritables compétences pour faire face aux conséquences de la crise.

Olivia Vignaud

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