Le coworking n’est plus un phénomène, il est un système de fonctionnement – et un marché – désormais. Tour d’horizon européen.

Le coworking représente, en Europe, 11 millions de mètres carrés, répartis sur l’ensemble du continent, qui constituent autant d’opportunités pour les opérateurs de ce marché en expansion, dans lequel Londres et Paris détiennent déjà une nette avance sur les autres capitales. Ce sont les principales conclusions d'une étude que le cabinet Cushman & Wakefield a publié sur le sujet, et où sont identifiés les futurs hubs du secteur en Europe. Avantagées par leur taille et le nombre impressionnant d’entreprises qui y sont implantées, les capitales française et britannique sont néanmoins concurrencées par d’autres capitales européennes, dont l’attractivité, pour l’implantation de solutions de bureaux flexibles, s’est affirmée au cours des dernières années. Des villes comme Stockholm ou Dublin se démarquent en effet par une forte augmentation des offres de bureaux équipés et gérés – signe que les entreprises traditionnelles ont rejoint les start-up dans le recours aux locations flexibles.

La capitale irlandaise, déjà connue pour avoir accueilli les sièges européens des Gafam, géants de l’informatique américains, s’impose en effet comme un acteur majeur par l’implantation massive d’entreprises étrangères, principalement pour des raisons fiscales. D’autre part, le coworking dublinois bénéficie largement des loyers élevés des bureaux traditionnels, qui augmentent l’attractivité des alternatives. Il en va de même pour Stockholm, devenue depuis quelques années un hub technologique. La capitale suédoise se distingue particulièrement dans les domaines de la FinTech et des start-up de jeux vidéo, qui représentent les premiers utilisateurs de bureaux flexibles dans la ville. Stockholm impressionne également par le nombre de start-up qui y ont pris naissance, pour s’imposer en quelques années comme des acteurs majeurs de leurs domaines respectifs, tels que King Digital, Mojang, MySQL, SoundCloud, Spotify, etc.

Deux villes allemandes se détachent également par leur offre de coworking, Berlin et Munich – et ce, alors que le marché allemand de l’immobilier demeure le plus observé en Europe. Si leur parc locatif est encore loin derrière ceux de Londres ou de Stockholm, ces villes bénéficient d’atouts importants. Ainsi les loyers pratiqués à Berlin sont-ils significativement inférieurs à ceux de Dublin ou de Stockholm, tandis que Munich se signale par l’adaptabilité de ses bureaux, en regard des autres hubs européens. Les deux métropoles allemandes, à l’image de Londres ou de Paris, bénéficient en outre de l’implantation d’acteurs étrangers majeurs, notamment chinois ou américains.

Enfin, derrière les hubs attendus que sont Paris ou Londres, des villes plus insolites, comme Tallinn, en Estonie, ou Helsinki, en Finlande, bénéficient d’un essor technologique qui contribue à un développement majeur du coworking. L’attractivité naissante de ces cités montre bien que l’expansion croissante de ce nouveau type de bureaux se constate partout en Europe.

Par Jérémie Amsallem

Cet article est extrait du guide immobilier 2019 de Décideurs.

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