Damien Billard accompagne avec brio la croissance du groupe familial coté, le Noble Age. Il revient sur ses derniers challenges.

Décideurs. Vous avez mené un grand plan de transformation de la structure financière de l’entreprise. Quels étaient les principaux enjeux et difficultés ?

Damien Billard. L’objectif était d’adapter la structure financière de Noble Age à son modèle économique, aux besoins du plan de développement et à la taille croissante du groupe. Parallèlement, il s’agissait d’optimiser ses conditions (coût, garanties, fonctionnement) et la documentation attachée, bancaire ou de marché. Nous avons dû réaliser concomitamment trois opérations – crédit syndiqué, placement privé et billet de trésorerie – pour y parvenir ! Ce ne fut pas de tout repos, mais nous y sommes arrivés ! Nous avons d’ailleurs reçu le prix d’opération de financement par dette 2015 remis par Option Finance aux Rendez-vous de l’Économie. Tout cela a permis d’aboutir à une première syndication bancaire (RCF) fédérant onze banques avec un engagement de crédit de 150 millions d’euros ; une émission inaugurale de billets de trésorerie plafonnée à 120 millions d’euros ; un premier placement privé (Euro PP) émis pour 51,2 millions d’euros souscrit par de grands institutionnels ; l’extinction de lignes bilatérales bancaires peu flexibles pour 105 millions ; et le remboursement par anticipation de la souche obligataire d’Ornane de 50 millions d’euros dont l’échéance intervenait en janvier 2016.

 

Quelles sont les ambitions du groupe pour les prochaines années ?

Historiquement, le groupe était constitué de maisons de retraite médicalisées. Nous avons pris un virage vers des offres complémentaires, notamment en matière de soins de suite et rééducation (SSR) et d’hospitalisation à domicile (HAD) représentant aujourd’hui près de 40 % du CA contre 10 % il y a cinq ans. Nous avons donc vocation à intervenir sur l’ensemble des parcours de santé à l’exception des soins cliniques hospitaliers. D’ici 2020, le groupe vise dans chaque région d’installation à obtenir la taille critique pour être reconnu comme un opérateur de services de référence dans la prise en charge des personnes fragilisées, par tous les interlocuteurs (grand public, professionnels, pouvoirs publics…) et sur nos trois domaines d’intervention.

 

Qu’est-ce qui, selon vous, définit une bonne direction financière ?

C’est une direction tournée vers les métiers, qui optimise au moyen d’un processus d’amélioration continue l’accès aux financements et aux ressources de groupe (cash, ressources SI, conditions et mercuriales achats…), qui anticipe les événements (gestion de l’information prévisionnelle) et manage dans la durée les talents et expertises au service d’une politique financière claire et ambitieuse. La direction financière doit organiser et améliorer de façon linéaire en lien avec le contrôle externe, le système de contrôle interne pour maîtriser les risques et sécuriser les transactions. Enfin, elle s’avère tournée vers les marchés qui promeuvent le business model et valorise le profil du titre en recherchant les financements (capital et dette) aux meilleures conditions.

 

Propos recueillis par Mathieu Marcinkiewicz

 

Bio express :

Damien Billard est en poste chez Le Noble Age depuis 2006, année d’introduction en Bourse du groupe. Il a démarré sa carrière dans des fonctions de contrôleur de gestion industriel et commercial au sein de groupes anglo-saxons (Hewlett-Packard, Mars Incorporated, Virgin Megastores). Il a ensuite rejoint le groupe Suez, avant d’évoluer au sein du groupe Abeo.

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