Dorothée Julliand, Directrice de WAI (We Are Innovation) by BNP Paribas, explique comment le groupe bancaire a structuré son offre pour accompagner le développement des Deep Tech.

Décideurs. Comment BNP Paribas a structuré son offre pour accompagner les Deep Tech ?

Dorothée Julliand. Nous avons structuré notre offre avec un dispositif de 100 banquiers spécialisés sur l’innovation et l’accompagnement des startups innovantes et donc notamment sur la deeptech : ce sont nos 63 Pôles WAI (We are innovation) présents sur toute la France. Nous avons démarré au cœur des écosystèmes deeptech, puisque notre premier Pôle WAI s’est créé il y a plus de 10 ans à Grenoble suivi par un 2eme à Toulouse, puis Sophia Antipolis, Rennes, Lyon et le territoire Paris Saclay, pour ne donner que ces quelques exemples. Nos premiers Pôles se sont créés près des centres de recherche publics et privés les plus importants en France, et ce n’est pas un hasard. Nous y avons vu émerger les start-up issues des travaux des laboratoires de recherche.

Comment financer sur le long terme les innovations de rupture ?

Le financement des innovations de rupture demande une forte intensité capitalistique au-delà des aides d’état liées à la recherche et développement. A ce titre, le CIR et le CII (crédit impôt recherche et crédit impôt innovation) sont 2 dispositifs bien connus de nos banquiers WAI. Pour la partie capitalistique, nous avons choisi d’intervenir dès 2013 dans des fonds de capital amorçage et de capital-risque (30 fonds dans lesquels nous sommes investisseurs et qui couvrent aussi bien les sujets de la santé, de l’agrotech, de la data…). Nous avons également ciblé 3 fonds dits pré-seed (fonds qui interviennent très tôt dans les dossiers en pré-amorçage) : Paris Saclay Seed Fund géré par Partech et Kurma, PSL Innovation Fund géré par Elaia et un 3ème fonds en cours de closing) très proches des grandes écoles-universités et laboratoires de recherche.

Ce dispositif en capital est complété par des investissements directs que nous réalisons avec une équipe de Venture Capital dédiée au sein de notre filiale BNP Paribas Développement. Pour lever des fonds, certaines sociétés deeptech, comme les biotechs, la chimie verte ou dans le domaine des micro-processeurs par exemple, peuvent aussi se tourner vers la bourse, opérations que nous conseillons avec nos équipes de Portzamparc.

En complément de ces investissements en capital, nos équipes spécialisées étudient les besoins à travers notre gamme de financements bancaires (leasing, affacturage, court ou moyen terme…), en adaptant l’analyse aux spécificités des sociétés deeptech.

Quelles actions menez-vous pour soutenir ces projets ?

Pour soutenir ces projets, et au-delà du dispositif spécifique WAI mis en place, nous accompagnons ces projets dans leur logique d’internationalisation (car ce sont souvent des projets mondiaux). BNP Paribas à travers son réseau mondial sait développer un appui à ces jeunes entreprises depuis le conseil à l’implantation jusqu’à la bancarisation dans les pays visés.

Nous sommes également partie prenante des grands évènements de la deep tech et fiers de soutenir depuis 3 ans Hello Tomorrow qui a su capter très tôt l’importance et la valeur des projets deep tech partout dans le monde et leur nécessaire mise en lumière. Un autre moment fort a été l’annonce du plan deep tech de BPI France que nous nous employons à relayer. Nous sommes ravis que notre lieu d’incubation et d’accélération le WAI Massy-Saclay soit labellisé incubateur deep tech dans le cadre du consortium monté sur le territoire.

Propos recceillis par Anne-Sophie David

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