À l’occasion de la soirée caritative Urgence Ukraine et démocratie, l’association CroissancePlus revient, à travers les voix de son président, Thibaut Bechetoille, et de l’un de ses membres, François Bieber, sur la capacité des entrepreneurs à se mobiliser en temps de guerre.

Décideurs. Quel rôle doit jouer une association comme CroissancePlus dans un conflit comme celui que connaît l’Ukraine ?

Thibaut Bechetoille. CroissancePlus a été créée il y a 25 ans. Nous avons retravaillé sur le positionnement de l’association et établi sa raison d’être. Elle se formule en ces termes :"Il n'y a pas de limite pour l'entrepreneur à résoudre les petits et grands défis économiques, sociaux et environnementaux". À laquelle, s’ajoute une tagline (un slogan) qui est "Vive la société entrepreneuriale". Cela paraît loin de l’Ukraine mais nous pensons que si l’entreprise a un rôle à jouer en temps de paix, elle doit aussi se mobiliser lorsqu’il y a un conflit. C’est inscrit dans les gènes de l’association et ceux des entrepreneurs.

Quel message souhaitez-vous passer à vos membres ?

Chacun peut s’impliquer d’une manière ou d’une autre en s’adossant aux associations humanitaires qu’il connaît. Deux de nos membres, François Bieber, CEO de Kwanko et membre fondateur de l’ONG SOS Attitude, et Jean-Bernard Falco, président et associé de Centaurus, se sont mobilisés pour l’Ukraine. Avec leurs équipes, ils ont déjà pu livrer 45 tonnes de marchandises auprès de familles ukrainiennes. De mon côté, j’ai participé à une opération moins médiatisée mais qui a permis l’envoi d’un camion avec des produits tels que des compresses ou du désinfectant. Relayer l’événement Urgence Ukraine et démocratie du 28 mars est une autre manière pour nous de montrer ce qui se fait.

"Chacun peut s’impliquer d’une manière ou d’une autre en s’adossant aux associations humanitaires qu’il connaît"

Êtes-vous des habitués de ce type de mobilisation ?

Le conflit en Ukraine est singulier et d’une ampleur inédite mais nous avons connu d’autres types de mobilisation. Pendant le premier confinement, des initiatives ont émergé. Jean-Bernard Falco, avec ses hôtels, a mis à disposition des chambres pour les soignants. Nous nous sommes aussi engagés pour faire venir des masques quand il n’y en avait pas. Par ailleurs, nos adhérents agissent en dehors des crises sur des sujets comme l’écologie, l’égalité homme-femme ou le mentorat. Nous sommes ce type d’entrepreneur chez CroissancePlus. Nous nous sentons concernés par le rôle que l’on peut jouer dans la société.

François Bieber, membre de CroissancePlus, évoque les interventions de SOS Attitude et de Jean-Bernard Falco au profit des réfugiés ukrainiens.

Pouvez-vous nous parler de votre action ?

François Bieber. Plusieurs actions ont été menées par des membres de CroissancePlus. De mon côté, j’ai créé avec d’autres entrepreneurs, qui ne sont pas membres de l’association CroissancePlus, SOS Attitude. Notre positionnement est très simple. Quand il y a une catastrophe ou un conflit, il faut répondre à trois types de besoins fondamentaux : soigner les blessés, garantir l’approvisionnement en eau et mettre les gens à l’abri. En plein hiver, si les réfugiés dorment dehors, ils peuvent mourir de froid. Nous essayons aussi d’être le plus rapidement possible sur le terrain. Dans le cas de la guerre en Ukraine, nous avons appris le déclenchement du conflit un jeudi, nous sommes intervenus dès le dimanche. Jean-Bernard Falco, qui s’est mobilisé, voulait, au départ, activer son réseau en Pologne pour envoyer du matériel à des réfugiés ukrainiens. SOS Attitude a préféré choisir la Moldavie pour cela. Nous nous sommes coordonnés pour envoyer un maximum de ressources. L’action de Jean-Bernard a été extraordinaire.

Comment votre ONG fonctionne-t-elle ?

Nous sommes en majorité des chefs d’entreprise bénévoles. Nous allons sur le terrain, mobilisons nos réseaux et disposons d’une capacité de décision très rapide. Pour l’Ukraine, grâce à Jean-Bernard Falco, nous avons pu financer l’achat de 5 000 sacs de couchage. Nous ne sommes pas une grosse association mais cela nous permet d’être très agile et d’arriver rapidement là où on a besoin de nous, parfois même avant les plus grandes ONG qui ont une force de frappe bien supérieure mais doivent respecter des process. Le défi consiste à recueillir des financements pour constituer des stocks avant que les catastrophes adviennent sinon, le risque est que le matériel humanitaire ne soit pas livré à temps. Dans le cas de l’Ukraine, tout le monde a envie d’agir mais il est parfois compliqué de savoir quoi faire. De notre côté, nous réfléchissons en amont aux besoins sur le terrain dans ce type de situation.

Propos recueillis par Olivia Vignaud

 

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