En surinvestissant dans son économie, la Chine a créé une bulle immobilière sans équivalent. Une véritable bombe à retardement.
Lorsque l’on parle d’économie et de croissance internationale, on évoque tout de suite l’Europe et ses problèmes de déficit ou les Etats-Unis et sa politique monétaire trop accommodante. Pourtant le véritable danger pourrait venir d’un pays qui affiche un taux de croissance insolent, la Chine.

Les investissements représentent 50 % de la croissance

A première vue, tout semble bien aller : la croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois devrait atteindre 7,4 % en 2014. Mais si l’on observe en détail, la situation est particulièrement inquiétante en termes d’investissement. Depuis 2009, les taux d’investissement n’ont jamais été aussi élevés : entre 45 et 48 % du PIB chinois. Les investissements ont contribué en moyenne à 50 % de la croissance sur la période. Une bulle à l’échelle de la Chine.

L’immobilier est le secteur le plus concerné par ces investissements massifs. En 2009, les nouvelles constructions ont bondi de 79 %. Depuis, elles ont continué de croître de 15 % par an en moyenne. Mais cela ne reflète pas la réalité du marché. Les premiers signes d’explosion se font déjà sentir. En mars 2014, les nouvelles constructions ont reculé de 16 %. Selon les données d’utilisation d’électricité disponibles, près de 27 % des résidences urbaines n’utilisent pas d’électricité. Autrement dit, elles sont vacantes…

Le rééquilibrage ne se fait jamais en douceur

Pire encore, les rats (bien informés) commencent à quitter le navire avant le naufrage. L’un des hommes d’affaires les plus riches et plus influents de Chine, Li Ka-Shing, a vendu plus de trois milliards de dollars d’immobilier commercial au cours des derniers mois, soit environ 10 % de sa richesse. L’un des promoteurs les plus riches de Chine vient de brader son stock de logements invendus avec un prix en baisse de 40 %.

Car, comme pour toutes bulles, le rééquilibrage ne se fait jamais en douceur. Les conséquences sur l’économie chinoise seraient catastrophiques : la chute des prix immobiliers provoquerait la faillite de nombreux promoteurs et de certaines banques surexposées. Cela impacterait indirectement la consommation interne. Le gouvernement chinois avait pourtant prévu d’en faire un nouveau relais de croissance pour l’économie chinoise. Pas sûr que cela arrive à moyen terme.

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