Depuis quelques jours, les banques françaises dévoilent leurs mesures pour soutenir les entreprises et les particuliers. Leur rôle sera essentiel pour limiter l’impact de la crise sanitaire sur l’économie.

En 2008, les banques se retrouvaient sous le feu des projecteurs pour les risques qu’elles faisaient peser sur l’économie toute entière. Aujourd’hui, en pleine crise sanitaire et alors que les entreprises font face à une situation inédite, une grande partie de l’espoir pour éviter que l’impact de l’épidémie ne soit trop important réside dans le secteur financier. Changement de paradigme pour les établissements qui ont l’opportunité de prouver à grande échelle la force de leur engagement.

Dans un communiqué publié mardi soir, le porte-parole du secteur, la Fédération bancaire française (FBF), réagit aux déclarations gouvernementales de ces dernières heures : « Avec les dispositions annoncées par le président de la République et la présidente de la Banque centrale européenne, les banques françaises, fortes de leur solidité, sont particulièrement bien armées pour répondre aux besoins de l’ensemble de leurs clients professionnels, entrepreneurs et entreprises quelles que soient leurs tailles face aux impacts de la crise sanitaire, indique Frédéric Oudéa, président de la FBF et patron de la Société générale. Je veux assurer tous nos clients de la mobilisation de l’ensemble des réseaux bancaires français qui déploieront tous les moyens à leur disposition. Nous serons là pour tous ! »

La FBF rappelle que, sauf cas de force majeure, les agences bancaires resteront ouvertes, même si les amplitudes horaires pourraient être adaptées si nécessaire. L’alimentation des distributeurs automatiques de billets et le fonctionnement des infrastructures de moyens de paiement restent garantie. L’organisme recommande néanmoins aux clients de limiter leurs déplacements afin de respecter les règles de confinement et de privilégier les contacts téléphoniques avec les conseillers et via les plateformes dédiées. D’autant que l’essentiel des opérations bancaires peuvent être effectuées à distance.

Mobilisation générale

Les banques hexagonales n'attendent pas pour dévoiler leurs engagements. Dès le 10 mars, les Banques populaires et les Caisses d’épargne (groupe BPCE) ont fait part de leur mobilisation. Elles promettaient d’échanger sous 48 heures maximum avec tous les professionnels et les entreprises qui jugeaient nécessaire d’analyser leur situation. En outre, elles permettront, au cas par cas, de reporter jusqu’à six mois les remboursements des crédits, accéléreront la prise en charge des déclarations de sinistres et leurs indemnisations et porteront une attention accrue à la situation des ménages impactés par la crise.

Le 12 mars, BNP Paribas prenait cinq mesures pour accompagner ses clients. Il est notamment prévu un dialogue étroit entre conseillers et professionnels ou TPE afin d’accélérer le traitement des situations les plus sensibles (sous cinq jours), notamment pour ceux d’entre eux qui opèrent dans les secteurs d’activités les plus touchés. La banque prévoit aussi des reports des remboursements jusqu’à six mois, des réaménagements des crédits et de solutions de trésorerie si nécessaire.

Le lendemain, la Société générale communiquait sur son action. Plusieurs mesures ciblées ont été prises pour répondre en particulier aux besoins exceptionnels de trésorerie : sur les crédits existants, les clients impactés par la crise auront la possibilité de différer jusqu’à six mois et sans frais supplémentaires leurs échéances. Pour les besoins de trésorerie immédiats, une palette de solutions sera proposée avec des formalités allégées. Les demandes de financement des clients professionnels et TPE résultant de la crise seront examinées sous un délai de 48 heures. La Société générale relaiera par ailleurs les facilités proposées par Bpifrance, tant pour faire face aux besoins de trésorerie à court et moyen termes que pour réaménager les crédits existants.

Les clients particuliers ne sont pas laissés pour compte. Pour ceux qui font face à des situations difficiles, telles que du chômage partiel, la banque promet de la flexibilité notamment en leur permettant d’échelonner sans frais leurs échéances de crédit à la consommation et de prêts immobiliers. Si les établissements financiers parvenaient à amortir le choc économique de la crise du Coronavirus, en parallèle des gouvernements et des banques centrales, cette crise serait alors bien différente de la précédente.

Olivia Vignaud

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