Selon les chiffres de l’université John Hopkins, seuls 0,5% des Américains auraient été touchés par le Covid-19. Si la proportion est en réalité plus élevée, l’immunité collective reste une utopie. Ce qui est le cas partout dans le monde.

Pour vaincre le coronavirus, deux écoles existent : l’une prône le confinement le temps que l’épidémie disparaisse. Une seconde propose de jouer la carte de l’immunité collective. Objectif : laisser délibérément le virus circuler jusqu’à ce que 65% de la population ait développé des anticorps.

Ce mode de pensée a très vite été abandonné par certains pays comme le Royaume-Uni, la Suède ou les Pays-Bas. Il faut dire que le nombre de morts aurait été trop important pour n’importe quel régime politique. Les projections britanniques faisaient notamment la prévision de 200 000 à 500 000 décès ! Ce qui explique, notamment le revirement stratégique de Boris Johnson qui a confiné sa population, plus tard que la moyenne européenne.

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Près de six mois après l’apparition des premiers patients en Chine, aucun pays n’a suffisamment de citoyens infectés pour faire confiance à l’immunité collective. En nombre absolu, les États-Unis comptent le plus de cas diagnostiqués : 1 450 000. Ce qui correspond seulement à 0,45% de la population. Les pays les plus "touchés" sont l’Espagne (0,5%) et la Belgique (0,46%).

Certes, ces chiffres sont probablement plus élevés puisque la majorité des patients atteints du Covid-19 sont en réalité asymptomatiques. Malgré tout, le virus n’est pas suffisamment dispersé dans la population. Le cas de la France est à cet égard révélateur. Selon une étude publiée par la revue Science le 13 mai, environ 5% de la population de l’Hexagone serait atteinte avec un pic de 10% dans la région Grand-Est. Loin, très loin du seuil de 65% nécessaire pour atteindre le cap de l’immunité collective.

Lucas Jakubowicz

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