Claude Nahon, la directrice environnement et développement durable d'EDF, est une fervente défenseuse du dialogue. Une qualité qu’elle utilise pour intégrer dans sa gouvernance les enjeux sociaux et environnementaux. Officier de l'ordre national du mérite, elle accumule les bons résultats, sans perdre de vue la « vision » que le groupe s’est fixée.

Décideurs. Votre stratégie Cap 2030 « Être un électricien performant et responsable, champion de la croissance bas carbone » s’inspire des 17 objectifs de développement durable de l’ONU. Les premiers résultats sont-ils à la hauteur de vos attentes ?

Claude Nahon. Cap 2030, c’est une « vision ». L’idée est de prendre en compte dans notre politique la responsabilité de l’entreprise dans le climat, les émissions de carbone, le bien-être des salariés et des clients, ou encore l’efficacité énergétique et la préservation de la biodiversité. La force de ces six objectifs, c’est d’être désormais intégrés aux métiers du groupe et à leur business ! Pour cela nous avons mis en place une grille d’évaluation pour chaque nouveau projet, suivie de recommandations et parfois aussi d’un accompagnement. Deux ans après le lancement de ces programmes, je suis particulièrement heureuse de notre travail sur la question des risques climatiques et de nos avancées en matière de réduction de nos émissions de CO2. Avec notre trajectoire bas carbone décidée début 2018, nous sommes ainsi en mesure de nous engager à réduire de 40 % nos émissions de carbone d’ici 2030. Autre sujet de satisfaction, ce que nous avons commencé en matière de précarité énergétique va au­delà des réglementations actuelles. Nous avons également lancé, en partenariat avec Ashoka, le premier réseau mondial d'entrepreneurs sociaux, et, avec d’autres entreprises, un appel à projets adressé à des incubateurs d'entrepreneuriat social autour des questions liées aux populations fragiles. Enfin, sur un autre sujet majeur, la ­biodiversité, nous avons bien progressé, notamment en matière de recensement des lieux à fort enjeu.

Comment gérez-vous vos projets sur les territoires ?

On ne peut plus lancer un projet sans instaurer les conditions d’un dialogue solide et équilibré avec les parties prenantes externes. Le dialogue avec les territoires, les associations environnementales et les populations locales est, pour moi, primordial en France comme dans le reste du monde, pendant toute la durée de vie de nos outils industriels. Le fait que Marianne Laigneau, directrice exécutive du groupe en charge de l’international, ait mis en place auprès d’elle une fonction dédiée à l’accompagnement de tous les nouveaux projets internationaux, en est la meilleure preuve.

Quelle stratégie avez-vous choisie pour devenir le géant du stockage de l’électricité ?

Cette ambition est fixée à l’horizon 2035. Dans un premier temps, nous regardons l’ensemble des enjeux liés au stockage, que nous prenons le temps de connaître et d’analyser. Pour ce qui concerne le développement durable, il faut prendre en compte la question des terres rares et du recyclage en particulier. Nous nous donnons entre un et deux ans pour construire un plan à proprement parler.Systématiquement, je vais analyser les projets à travers le prisme des six objectifs de Cap 2030. Là aussi, nous ne serons pas seuls et nous travaillerons avec nos partenaires dans le respect de nos engagements RSE.

Propos recueillis par Morgane Al Mardini

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