Foncière cotée active dans les marchés européens clés, Covivio entend poursuivre sur sa lancée en 2019. Christophe Kullmann, directeur général, nous révèle comment.

Décideurs. Comment appréhendez-vous l’année 2019 pour le marché immobilier européen ?

Christophe Kullmann. Nous abordons 2019 avec un optimisme raisonné. Optimisme car les taux d’intérêt devraient rester bas, en raison du volume toujours aussi important d’equity qui a vocation à être investi dans l’immobilier, et en vertu de la solidité des fondamentaux des marchés immobiliers : la hausse des loyers de bureaux liée au recul de la vacance en France et en Italie, l’afflux de touristes en Europe qui devrait encore profiter à l’hôtellerie, la vigueur de la demande locative sur le marché résidentiel allemand qui entraîne une progression des valeurs locatives. Notre optimisme se veut toutefois raisonné du fait de l’environnement économique, politique et social qui se dégrade en Europe, et aux plus hauts historiques atteints par les valeurs immobilières dans plusieurs classes d’actifs.

Quels seront les marchés immobiliers européens porteurs et ceux qui seront délaissés par les investisseurs en 2019 selon vous ?
Je ne perçois pas de profonds bouleversements par rapport à la situation constatée en 2018. L’attentisme prévaudra toujours en Grande-Bretagne en raison des incertitudes autour du Brexit. En Europe continentale, l’appétit des investisseurs pour Paris et les grandes villes allemandes, notamment, ne se démentira pas. Nous notons tout de même un regain d’intérêt des grands acteurs immobiliers pour l’Espagne et pour le marché milanais.

Quelle sera la stratégie de développement de Covivio dans ces conditions ?

Nous continuerons à nous appuyer sur nos trois piliers pour améliorer encore davantage nos résultats : l’Europe, l’activité de développement et le focus clients. Nous avons l’ambition de multiplier par trois la taille de notre pipeline engagé, actuellement estimé à 2,3 milliards d’euros, avec le lancement d’opérations mixtes comme notre projet de grande hauteur de 60 000 mètres carrés au niveau d’Alexanderplatz à Berlin ou le programme N2 – Stream Building dans la ZAC Clichy-Batignolles à Paris.

En parallèle, nous réaliserons moins d’acquisitions directes cette année. Nous nous focaliserons probablement encore davantage sur l’hôtellerie compte tenu du potentiel de croissance du secteur. Côté arbitrages, nous poursuivrons la vente de nos activités non stratégiques, comme le logement en France ou le commerce dans l’Hexagone et en Italie. La cession de nos actifs non-core restera aussi d’actualité, à l’image des 59 hôtels B&B et des 23 magasins Jardiland vendus en début d’année. Et nous n’excluons pas, si le momentum est bon, de mettre sur le marché des immeubles core matures. Enfin, la couche service est un élément essentiel de notre stratégie. Nous allons industrialiser le développement de Wellio, notre marque d’espaces flexibles, et de notre concept de coliving en Allemagne.

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

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