Patronne d’Eramet depuis l’été 2017, Christel Bories s’est attelée à sortir le groupe minier de la crise et à le désendetter. Saluée pour sa performance, cette diplômée de HEC doit maintenant relever de nouveaux défis liés à des changements de contexte.

Elle fait partie des dirigeants à avoir montré l’exemple pendant la crise. En avril, Eramet annonçait que sa PDG, Christel Bories, décidait de renoncer à 25 % de sa rémunération et d’allouer ce montant au plan de solidarité mis en place pour l’entreprise afin de lutter contre la propagation et les conséquences de la pandémie, grâce à des actions sanitaires et de soutien économique et social. "Nous devons faire preuve de patience, de courage et de solidarité et c’est ainsi que nous poursuivrons notre chemin de croissance responsable sur le long terme", commentait alors la patronne du groupe minier et de métallurgie. 

Transformatrice

Arrivée à la tête d’Eramet en février 2017, Christel Bories convainc. La dirigeante remportait même en 2018 le Prix des 100 jours, dans la catégorie "grands groupes", décerné par EIM et KPMG. En peu de temps, cette diplômée de HEC a en effet réussi à enclencher la sortie de la violente crise du minerai et des matières premières, à désendetter son entreprise et à renouer avec les initiatives stratégiques. Rien que ça. À l’époque, la patronne d’Eramet rachetait par exemple la totalité des actions de la société australienne Mineral Deposits Limited. Une acquisition rendue possible par une meilleure flexibilité financière.  

En 2017, elle prend la tête d’Eramet et remporte l’année suivante le Prix des 100 jours, dans la catégorie "grands groupes"

Issue d’une famille d’ingénieurs dont les parents travaillait chez Tréfimétaux, Christel Bories a effectué une grande partie de sa carrière dans l’industrie minière. Elle fut consultante chez Booz Allen & Hamilton puis Corporate Value Associates (CVA). En 1993, elle rejoint l’Union minière belge (devenue Unicore), où elle endossera son premier rôle de manager, celui de directrice de la stratégie et du contrôle. Deux ans plus tard, Christel Bories suit son patron de l’époque, Jean-Pierre Rodier, chez Pechiney – groupe d’aluminium et d’emballages alors en pleine privatisation. Elle y conservera les mêmes fonctions avant de prendre en charge la partie emballage et de devenir membre du comité exécutif.  

De nouveaux défis

S’ensuivent toute une série d’OPA hostiles et de restructurations. Mais Christel Bories continue à grimper les échelons. Toujours au Comex, elle sera présidente et CEO d’Alcan Packaging, puis d’Alcan Engineered Products, devenu ensuite Rio Tinto Alcan. En 2011, alors que Rio Tinto cède des activités aluminium, elle devient CEO de Constellium, contrôlé par Apollo. 

Ces rudes années passées et après un break de deux ans, Christel Bories rejoint l’univers de la pharma et devient directrice générale déléguée d’Ipsen. En trois ans, l’Ebit du groupe passera de 16 % à 22 %. Aujourd’hui, Eramet doit faire face à de nouveaux vents contraires. L’an dernier, le manganèse a notamment chuté de 21 % en moyenne, pénalisant son Ebitda, qui a reculé de 213 millions d’euros pour tomber à 630 millions. L’entreprise doit également se mobiliser afin de faire face au coronavirus, en protégeant ses salariés et en assurant la continuité de ses activités de production et de livraison. Des défis pour lesquels Christel Bories, 56 ans et de l’expérience en poche, semble taillée. 

 Olivia Vignaud

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