Selon BCPE l’Observatoire, les opérations de cessions-transmissions ont baissé d’un tiers entre 2013 et 2016, une nouvelle inquiétante pour la compétitivité française.

Loin de l’effervescence des levées de fonds et dans l’ombre des créations d’entreprises, les opérations de cessions-transmission ne demeurent pas moins essentielles pour l’économie. Nicolas Namias et Alain Tourdjman respectivement directeur général finance & stratégie et directeur étude du groupe BPCE précisent : « Les cessions-transmissions constituent un enjeu majeur pour la compétitivité française : plus de 750 000 emplois étaient concernés en 2016. » BPCE l’Observatoire, qui rend compte de la situation française par plusieurs enquête depuis 2011, montre qu’en l’espace de trois ans, de 2013 à 2016 les opérations de cessions-transmissions sont passées de 76 000 à 51 000. Parfois plus judicieuse (en termes de marché, d’existence de capital ou de main d’œuvre) que la création d’entreprise, les cessions-transmissions sont pourtant des solutions assez mal appréhendés par les repreneurs potentiels qui souvent préfèrent partir de zéro.

 

De manière paradoxale, le vieillissement des dirigeants d’entreprises n’a pas conduit à une grande vague de cessions. Ainsi, dans les PME-ETI, plus d’un dirigeant sur cinq est âgé de 60 ans ou plus. Sachant que la probabilité qu’une entreprise soit cédée chute lorsque son dirigeant dépasse les 65 ans, la situation devient de plus en plus inquiétante. En effet, si ces entreprises ne sont pas reprises via les cessions, les transmissions familiales ou les holdings, la plupart d’entre elles disparaissent. En 2016, près de 350 000 emplois étaient concernés par la disparition d’une entreprise. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la baisse des cessions-transmissions. Outre la préférence pour la création d’entreprises, la loi Hamon, qui exige plus de transparence envers les salariés lors du moment de la cession, a pu brider plusieurs opérations où la confidentialité était un gage de réussite. Par ailleurs, la croissance atone en France entre 2012 et 2015 a découragé bon nombre de repreneurs potentiels.

SA

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