Cédric O, le secrétaire d’État chargé du Numérique, se mobilise pour que les TPE et PME puissent continuer à commercer, en utilisant les outils numériques qui se révèlent une solution essentielle face à cette crise. Voici l'interview accordée à Décideurs.

Quelles mesures avez-vous prises pour soutenir les artisans, commerçants et indépendants, actuellement en grande difficulté ? Quels solutions et aménagements sont prévus pour les aider à poursuivre leurs activités ?

Notre objectif est, dans le respect impérieux de sécurité sanitaire, qu’un maximum de professionnels puissent poursuivre une activité en ligne pendant le confinement. Cet objectif de numérisation de notre économie n’est bien sûr pas nouveau : c’est l’objectif central du programme France Num, piloté par Agnès Pannier-Runacher.

Mais il revêt aujourd’hui une urgence particulière pour les professionnels qui n’ont pas déjà pris le virage de la numérisation, voire qui connaissent mal les outils à leur disposition ou ne sont pas du tout à l’aise avec le numérique.

Pour les accompagner, nous avons publié dans le cadre de France Num un guide spécifique, qui recense un certain nombre de bonnes pratiques pour poursuivre son activité en ligne pendant la crise ou a minima entretenir la relation avec ses clients : https://www.francenum.gouv.fr/comprendre-le-numerique/artisans-commercants-independants-comment-maintenir-une-activite-economique

Nous avons, en outre, sollicité les entreprises du e-commerce et de la livraison, afin qu’elles mettent à disposition des commerçants de proximité des offres préférentielles, pour leur permettre de commercer en ligne pendant la durée de la crise. Les critères principaux pour référencer ces offres étaient l’absence d’engagement pour les commerçants et la capacité à mettre en avant les commerces de proximité, y compris pour les places de marché : https://www.economie.gouv.fr/coronavirus-e-commerce-offres-preferentielles-commercants

Livraison de colis / livraison de repas à domicile : comment assurer des conditions sanitaires maximales ?

Il s’agit pour nous de la préoccupation première. Il est possible d’organiser l’activité dans des conditions sanitaires satisfaisantes, pourvu que chaque maillon de cette « chaîne » agisse de manière responsable.

Quelle que soit la marchandise qui est livrée, la règle est simple : l’absence de contact. Pour les repas, cela passe par une absence de contact au moment où le repas est remis au livreur (sans contact direct avec le restaurateur) puis par une absence de contact au moment de la livraison. Même pour les colis, exceptionnellement, nous avons demandé à ce que les livreurs ne recueillent plus de signature.

Par ailleurs, bien sûr, il est important que les gestes barrières soient bien respectés par toutes les personnes qui interviennent dans ce process – notamment s’agissant du lavage des mains. Le destinataire du colis doit lui aussi veiller à se laver les mains après réception et déballage du colis.

"Chaque maillon de cette « chaîne » doit agir de manière responsable"

Alors que la France est confinée pour faire reculer la propagation du virus, est-il prudent de maintenir les services de livraison de colis ? 

Notre objectif est de minimiser les contacts et de maximiser le télétravail. Pour autant, les activités qui ne peuvent pas être réalisées en télétravail doivent être organisées pour respecter les consignes sanitaires fixées par le gouvernement.

La livraison de colis fait bien sûr partie de ces activités qui doivent être organisées de manière spécifique. Mais il s’agit d’un relais crucial, à la fois pour permettre à des commerçants de maintenir une activité en dépit du confinement, mais aussi pour permettre aux consommateurs de répondre aux défis du quotidien, voire à l’isolement, dans cette période extrêmement contrainte.

C’est pourquoi nous sommes profondément reconnaissants aux travailleurs de ce secteur qui continuent à se mobiliser pour assurer leur activité. Nous appelons, en contrepartie, leurs entreprises à mettre tout en œuvre pour que cet engagement n’implique pas de compromis au plan sanitaire. C’est leur devoir et nous sommes particulièrement vigilants au respect de cette responsabilité collective.

Propos recueillis par Anne-Sophie David

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