Danone a toujours anticipé les attentes des consommateurs qui se tournent aujourd'hui vers l’alimentation biologique tout en recherchant une proximité avec la marque. Consciente de ces changements, la société met ses engagements au service de la croissance et de l’humain. Cécile Cabanis, directrice générale finance explique la stratégie du groupe.
L’acquisition de WhiteWave en 2017 vient compléter votre portefeuille. Quelles sont dorénavant vos ambitions ?

Cécile Cabanis. Le rachat de ce leader des produits bio et ­d’origine végétale nous a permis d’élargir ­encore le choix de nos consommateurs et de devenir un leader mondial de ce segment de marché. Alpro de WhiteWave est la ­deuxième marque de notre pôle produits laitiers et ­d’origine végétale en Europe et connaît une croissance à deux chiffres. Avec un portefeuille de catégories et de marques cohérent, nous ­visons une progression annuelle de notre chiffre d’affaires de 4 % à 5 % à l'horizon 2020.

Quelle est votre stratégie pour améliorer votre rentabilité?

Notre premier travail sera de continuer à mettre en place notre plan de synergies à la suite de ­l’acquisition de WhiteWave et d’en réaliser plus de 60 % d’ici à fin 2018. Ensuite, grâce à notre programme Protein, nous nous attaquons aux coûts indirects − ceux qui ne rentrent pas ­directement dans les produits − de 7 milliards d’euros. Nous avons annoncé début 2017 un milliard d’économies d’ici à 2020, dont 300 millions seront réinjectés dans la marge et 700 millions investis dans notre croissance et notre transformation au service de notre plan de création de valeur durable à long terme. Chaque année, en améliorant le niveau de productivité, nous travaillons mieux et différemment.

Les millennials représentent 50 % de la clientèle bio

Les attentes des consommateurs ont-elles évolué ?

Le secteur de l’alimentaire vit une révolution sans précédent. Menés par les millennials, qui représentent 50 % de la clientèle bio, les consommateurs portent de nouvelles valeurs. Ils veulent de la transparence et échanger avec les marques : ils souhaitent connaître les ­messages qu’elles portent. Nous pensons que Danone est à même d’accompagner cette tendance de fond : nous prenons en compte les attentes des consommateurs pour stimuler l’innovation et construire nos marques. Chez ­Danone, nous voulons jouer un rôle clé dans cette révolution et, pour cela, nous nous adaptons à elle pour mieux l’accompagner. Pour cette raison, plus de la moitié de notre portefeuille mondial est ­composée de marques d’origine locale.

Parlez-nous des outils que vous mettez en place pour accomplir cette révolution.

Nous devons travailler de manière plus flexible, repenser l’investissement et le produit, et ce, sur le court (trois mois), le moyen (dix-huit mois) et le long terme (plusieurs années). Nous sommes donc passés d’un mode « budget » à ce que nous avons appelé « beyond budget rolling forecast ». Ce fonctionnement crée une dynamique de conversation nouvelle permettant de faire évoluer les mentalités et nos manières d’interagir. Des changements structurels d’organisation ont aussi été réalisés ces trois dernières années avec une colonne vertébrale forte « One Danone » rassemblant les fonctions finance, RH, IS et le secrétariat général.

Notre ambition est de créer de la valeur à long terme et, pour qu’elle soit durable, notre façon de réaliser l’équation économique doit être responsable. Nous devons faire en sorte que cette valeur soit partagée par l’ensemble des parties prenantes.

Propos recueillis par Morgane Al Mardini et Vincent Paes

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