Carine Pichon est depuis maintenant huit ans CFO du groupe Coface. Cette professionnelle de la finance détaille son rôle au sein de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur.

Décideurs. Coface propose une offre d’assurance-crédit. Comment s’assure-t-elle contre le risque d'insolvabilité de ses propres clients ?

Carine Pichon. Coface utilise ses propres expertises internes. Au moment de la contractualisation, nous évaluons la qualité financière du futur client avec notre système de notation propriétaire. Et si besoin, nous utilisons nos équipes de recouvrement de créances.

À quels risques, liés à l’activité spécifique de Coface, le groupe est-il confronté ?

Le principal risque est celui d’un changement de cycle macro-économique conduisant à une hausse des défaillances d’entreprises ou une dégradation de leur situation financière. Comme lorsqu’il y a des risques politiques, tels que Brexit, guerres tarifaires entre les États-Unis et la Chine, et tout ce qui peut peser sur le commerce mondial. C’est aussi une opportunité pour Coface car dans un environnement plus risqué, les entreprises souhaitent s’assurer.

Quelles sont vos missions au sein du groupe Coface ?

Je supervise la finance du groupe, avec les fonctions régaliennes classiques que sont le pilotage de la performance, la comptabilité, la communication financière avec les marchés financiers – puisque nous sommes coté – ainsi que de la gestion du portefeuille financier, avec près de 3 milliards d’euros sous gestion, de notre financement et de la réassurance en matière de protection du bilan. Par ailleurs, je suis en charge des risques du groupe et de l’équipe d’actuariat.

Coface a récemment fait l’acquisition de SID-PKZ, le leader de l’assurance-crédit en Slovénie. Quelle est la politique de croissance du groupe ?

Nous avons une politique de croissance essentiellement organique car le marché de l’assurance-crédit n’est pas mature partout. Cependant, lorsqu’une opportunité se présente, comme en Slovénie où nous n’étions pas présents, nous savons être agiles et nous positionner.

"Le principal risque est celui d’un changement de cycle macro-économique"

Quels sont les prochains projets de la DAF ?

Nous sommes dans la dernière année de notre plan stratégique « Fit to Win » et nous préparons la construction du nouveau plan à trois ans. Nous devons également nous adapter à d’importants changements réglementaires à venir, concernant, entre autres, les projets IFRS 17 et IFRS 9, les nouvelles règles comptables qui vont changer l’évaluation et la présentation de nos états financiers et indicateurs de performance. Et enfin, un projet d’optimisation du capital.

Quelles sont les qualités requises pour être une bonne directrice financière ?

La première qualité d’un DAF est celle du leadership à l’international ; c’est-à-dire travailler avec les bonnes équipes et les bonnes expertises. C’est également être en capacité de parler aux actionnaires et investisseurs de la société de son histoire et de ses performances. De plus, savoir anticiper, construire des scénarios, des solutions alternatives.

Comment voyez-vous le métier de directeur financier à moyen/long terme ?

À mon avis, c’est un métier qui sera encore plus orienté business, créant de la valeur pour l’entreprise.

Propos recueillis par Anne-Gabrielle Mangeret

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