Chaque semaine, Décideurs vous propose un focus sur une start-up prometteuse ou un acteur incontournable de la tech française. Aujourd’hui la start-up Carbon.

Et si l’Europe prenait (enfin) pleinement pied dans la révolution énergétique en cours en matière de neutralité carbone, afin de devenir, à terme, un leader dans le domaine des énergies renouvelables ? C’est le propos des cofondateurs de Carbon, jeune pousse qui a le vent en poupe dans le domaine du photovoltaïque.

Deux fondateurs pour un défi de taille

Pour soutenir leur ambitieux projet, la start-up Carbon adopte une direction bicéphale avec Pascal Richard, l'un des fondateurs de SMA France, leader mondial de l'ingénierie des systèmes pour le photovoltaïque, et Pierre-Emmanuel Martin, fondateur de Terre et Lac, un prestataire spécialisé dans les toitures solaires intelligentes, ainsi que de la start-up My Energy Manager, solution de gestion de la consommation et de la production énergétique. Leur volonté commune est de résoudre une problématique majeure : celle du fossé européen qui n’a cessé de se creuser en matière de production de panneaux solaires.  Dans ce domaine, le Vieux Continent est très largement dépendant de la production chinoise. À l'avenir, il est probable que la start-up s'engage dans un partenariat avec une entreprise présente dans le domaine de l'énergie, l'aéronautique et de la défense. Radovan Kopecek, directeur du centre international sur l’énergie solaire, l’ISC Konstanz, et soutien du projet, rappelle que "l’Europe n’a jamais eu autant besoin d’une industrie solaire dynamique et compétitive".

Une gigafactory à la clé

Aujourd’hui, alors que la majorité des acteurs sont asiatiques ou américains, la volonté de Carbon est de devenir l’acteur européen incontournable. L’intérêt de la formation d’une gigafactory est de peser rapidement sur ce marché : "Il faut un effet d’échelle afin d’être compétitif", rappelle Pascal Richard. Il existe une véritable attente de ce genre de solution, comme en témoigne l’enthousiasme qui accompagne le lancement de la start-up.

Dès 2025, Carbon prévoit de produire 5 GW de panneaux photovoltaïques pour atteindre 15 GW dès 2030. Pascal Richard confirme son ambition, en annonçant vouloir faire partie du top 5 mondial et du top 3 européen.

Développer les compétences, libérer les énergies

Le projet, que Pascal Richard désigne comme "européen, franco-centré", vise à accompagner le Vieux Continent dans la réalisation de ses objectifs climatiques. Carbon sera à la fois une usine d’assemblage et de production de modules. Pour ce faire, celle-ci s’appuiera sur l’usage d’un silicium européen bas-carbone.et trois corps de métiers seront développés par l’entreprise : la sidérurgie, avec la production de lingots et de wafers, les métiers de fabrication de cellules solaires, et enfin, les emplois relatifs à l’assemblage de panneaux solaires. Pour Pascal Richard : "Notre différence, c’est notre vision du marché, la compétitivité comme premier objectif à atteindre, nous distingue des autres projets ayant échoué jusqu’à présent". Carbon souhaite ainsi investir largement dans la R&D afin de faire progresser ses technologies photovoltaïques et atteindre un prix compétitif sur le marché.

Révolution solaire en perspective

L’entreprise compte bien démontrer sa capacité à franchir la barrière actuelle du marché européen, afin de devenir un leader mondial. Carbon cherche à conjuguer souveraineté énergétique, croissance industrielle et impact écologique positif, qui permettraient de sortir de la dépendance aux énergies fossiles. Dans le contexte du Green New Deal européen et de la forte augmentation de la demande européenne pour le photovoltaïque, Carbon cherche assurément à engager une nouvelle dynamique pour le Vieux Continent.

Émile Le Scel

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