La grand-messe des résultats annuels a confirmé le retour à la croissance pour les poids lourds du CAC 40. Deux tiers des entreprises ont affiché des profits supérieurs à 20 %. Certains géants ont néanmoins essuyé les plâtres d’une conjoncture encore difficile. Panorama.
TOTAL plombé
La compagnie pétrolière a annoncé un résultat net ajusté en baisse de 12 % à 10,7 milliards d'euros. Le chiffre d’affaires chute également de 5 % à 189 milliards d’euros. La faute à la hausse des coûts techniques [coûts d’exploration, de développement et d’exploitation des champs d’hydrocarbures] qui ont lourdement pesé sur le bilan 2013 du groupe. Parmi les prouesses réalisées en 2013 par la major pilotée par Christophe de Margerie figure en tête de liste le maintien de la production à 2,3 millions de barils équivalent pétrole par jour (mbep/j). Une production que le dirigeant confirme vouloir « faire progresser à 2,6 millions de mbep/j en 2015 et trois millions en 2017 selon les objectifs fixés ». Candidat à sa propre succession, le patron de Total a confirmé « les lancements de projets d’envergure en Afrique, au Canada et en Russie ainsi que des investissements dans des actifs au Brésil ».

SANOFI au bord de la falaise
L’année 2013 marque-t-elle un cap pour le groupe pharmaceutique ? Il semblerait. Avec un bénéfice net en recul de 24 % et un chiffre d’affaires en baisse à 32,951 milliards d’euros contre 34,947 milliards d’euros en 2012, le laboratoire confirme pourtant par la voix de son directeur général, Christopher Viehbacher, que « la falaise des brevets semble loin derrière eux ». Tangible au regard de la progression du chiffre d’affaires de Sanofi au quatrième trimestre 2013 (+6,5 %) qui pourrait être un des prémices vers ce regain de croissance annoncé dont les principaux artisans seraient les pays émergents.

BNP PARIBAS prend cher
En 2013, le résultat net de la banque française a reculé de 26,4 %, à 4,83 milliards d’euros. En cause, les éléments exceptionnels qui ont lourdement pesé sur les résultats de la banque à hauteur de 1,21 milliards d’euros. En soustrayant ces éléments non-récurrents, le bénéfice net de BNP Paribas diminue de seulement 5,3 %. Un moindre mal pour la banque française qui a dû faire une provision de 798 millions d’euros au quatrième trimestre en lien avec une enquête des autorités américaines sur des paiements en dollars réalisés dans des pays soumis à un embargo des États-Unis, en l’occurrence l’Iran.

Éclatante SOCIETE GENERALE
L’année 2013 a été un excellent cru pour l’établissement bancaire qui a multiplié par près de trois son résultat net part du groupe à 2,2 milliard d’euros. L’ensemble des métiers de la banque a affiché des revenus en progression. Dans le cadre de son plan de réduction des coûts, la Société générale a annoncé avoir déjà réalisé 350 millions d’euros d’économies, soit un peu moins de la moitié avec un objectif fixé à 900 millions d’euros d’économies à l’horizon 2015. Dans la ligne de mire, « la Pologne un pays dans lequel nous allons investir. Il va y avoir prochainement un phénomène de structuration des marchés bancaires en Europe centrale et orientale. Il y aura certainement des opportunités à saisir », affirme Frédéric Oudéa qui en a profité pour inviter les acteurs à « créer les conditions d’une finance forte et compétitive ».

L’envol de CAPGEMINI
Qui a dit qu’une gestion rigoureuse des coûts ne portait pas ses fruits ? Sûrement pas Paul Hermelin, le patron de Capgemini qui a vu son résultat net bondir de 25 % à 442 millions d’euros et ce malgré un chiffre d’affaires en baisse de 1,7 % à 10,1 milliards. Au cours de la conférence sur les résultats, le P-DG a souligné que « l’entreprise a vu ses activités s’accélérer en Amérique latine », ajoutant que la SSII « réalise 30 % de son chiffres d’affaires hors d’Europe ». En 2014, Capgemini devrait continuer à croître dans les pays émergents, notamment en Inde où les équipes s’étofferont prochainement.

CARREFOUR positive
Avec un bénéfice net en hausse de 2,4 % à 1,26 milliard d’euros et un résultat opérationnel en progression de 5,3 % à 2,23 milliards d’euros, Carrefour tire bien son épingle du jeu dans un contexte difficile. Cette croissance est en partie portée par la France qui pèse pour près de moitié dans les ventes. La marge opérationnelle courante a ainsi progressé dans l’Hexagone à 3,4 %, contre 2,6 % en 2012. Lors d’une conférence téléphonique, Pierre-Jean Sivignon, le directeur financier de l’enseigne de distribution, a confirmé que « 2013 a été la meilleure année de croissance organique pour le groupe depuis 2007 ». Aucune perspective pour 2014 n’a cependant été tracée mis à part la poursuite des plans d’action déjà engagés.

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