Apparius Corporate Finance conseille sur le long terme les entreprises pour lesquelles cette boutique structure les processus de fusion et acquisition ou de levée de fonds. Cédric Goarant, son managing partner, revient sur l’activité de l’année mais aussi sur les tendances du marché du capital-investissement en France.

Décideurs. Quels sont les éléments de différenciation d’Apparius Coporate Finance aujourd’hui ?

Cédric Goarant. Les évolutions du marché nous poussent tout naturellement à faire évoluer notre métier surtout pour une boutique indépendante comme la nôtre capable de faire preuve d’agilité. Actuellement nous intervenons autant en fusions-acquisitions qu’en levées de fonds, notre activité historique. L’objectif est de continuer à renforcer notre activité M&A, notamment pour accompagner les fonds sur leurs opérations de build-up. De même, conseiller notre clientèle sur toute leur palette d’opérations, et ce, dans la durée, entretient notre appétence.

C’est aussi grâce à notre compétence sectorielle dans les domaines de la santé, de la medtech ou encore du digital que nous nous distinguons. Les industriels apprécient tout particulièrement notre connaissance technique afin de leur proposer les opérations les plus pertinentes pour leur stratégie.

Quels sont les dossiers marquants sur lesquels vous êtes intervenus au cours des derniers mois ?

Pour ce qui est des levées de fonds, nous avons notamment accompagné Uromems, spécialisée dans la conception, le développement et la commercialisation de dispositifs médicaux implantables actifs, dans le cadre de son tour de financement en série B de 23 millions d’euros destiné à financer le lancement de ses études cliniques. Par ailleurs, nous sommes intervenus au côté de la start-up Surgivisio, devenue eCential Robotics, lors de son tour de financement de 100 millions d’euros afin de soutenir leur objectif de devenir leader sur le marché de la chirurgie digitale, unifiant imagerie, navigation et robotique. Une belle croissance depuis le premier tour de seed de 0,7 millions que nous avons mené en 2015 ! Côté fusions-acquisitions, c’est sur le rachat de Mhikes par Décathlon que nous sommes intervenus. Bien sûr, d’autres opérations dont le closing va se réaliser dans les prochaines semaines sont en cours.

"Je suis convaincu que les fonds vont accélérer la rotation des portefeuilles"

Quel est votre regard sur le marché du capital-investissement aujourd’hui ?

Alors que nous pensions avoir atteint le sommet d’un cycle fin 2019, la tendance s’est poursuivie à la hausse. Comme cela s’est accompagné à la fois d’une concentration des équipes au sein des fonds et d’une volonté politique d’atteindre le stade de la scale-up et non plus seulement celui des start-up, l’augmentation de la taille des tours a été significative alors que le nombre d’opérations a légèrement diminué. En conséquence, après avoir accompagné plus fortement et plus longtemps leurs participations, je suis convaincu que les fonds vont accélérer la rotation des portefeuilles.

Le niveau actuel des valorisations est-il réaliste dans ce contexte de crise ?

On constate une véritable convergence vers les belles cibles et un emballement sur les dossiers de place. N’oublions pas l’actuel afflux de liquidités sur le marché. Les investisseurs sont à la recherche de pépites et les valorisations grimpent sur les secteurs les plus porteurs.

Les bilans des banques centrales ont explosé depuis 2008. Cette masse monétaire a donc tiré vers le haut tous les prix des actifs. Et ce, aussi bien dans l’immobilier, à la Bourse ou, dans notre cas, avec le private equity. Pourtant, plus d’argent ne veut pas nécessairement dire plus de dossiers mais de plus gros tours.

En outre, la tendance des SPACs entretient également cette dynamique. Ils offrent des horizons de sortie nouveaux et avec une capacité d’exécution potentiellement beaucoup plus rapide que par la voie d’une introduction en Bourse classique. Dans certains cas, le SPAC devient un véritable concurrent pour les acteurs du venture capital ou du late stage. En la matière, il contribue aussi à la hausse des valorisations.

Propos recueillis par Béatrice Constans

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