Le maire EELV de Grenoble envisage d’autoriser le burkini dans les piscines municipales de la commune. Une initiative qui pousse 40 des 49 maires de la métropole à prendre position.

C’est un rituel qui a lieu depuis plusieurs étés : les médias traitent le sujet du burkini qui, peu à peu, est devenu un véritable marronnier. Les défenseurs du burkinis sont bien souvent des associations communautaristes soutenues par une partie de la gauche intersectionnelle ou écoféministe. Un bord politique naguère connu pour ses positions libérales et libertaires qui, désormais, promeut une tenue symbolisant le patriarcat et l’offensive du religieux dans l’espace public. Est-ce par conviction ? Par naïveté ? Par électoralisme ? Difficile de répondre à la question. Mais voir des féministes se ranger derrière des revendications islamistes est choquant pour une grande partie de la population.

Jusqu’à présent aucune municipalité n’avait osé défendre le port du burkini dans les lieux publics. Désormais, les promoteurs de ce "concurrent" du maillot de bain peuvent se reposer sur un allié : Éric Piolle, maire EELV de Grenoble. L’élu souhaite organiser une délibération sur le sujet au conseil municipal de la ville. Une idée qui préoccupe les maires de Grenoble Alpes Métropole.

Le 11 mai, 40 des 49 maires de la métropole ont pris position en demandant publiquement au maire de retirer sa délibération. D'après les édiles, "le débat sur le burkini nous est imposé par des groupes minoritaires dont le seul objectif est de tester en permanence la sensibilité de nos institutions (…). Ainsi, les piscines publiques sont depuis plusieurs années devenues un enjeu". Les élus appellent à mettre fin à ce débat avivé par le maire d’une seule commune qui "met en porte-à-faux l’ensemble des maires de la métropole qui seront, de la même façon, demain, sommés de se positionner". Selon eux, l’initiative est d’autant plus malvenue que "la ville de Grenoble demande en parallèle le transfert de ses équipements à la métropole".

La mairie de Grenoble aura du mal à utiliser un procédé sémantique répandu : accuser les opposants d’être d’extrême droite. Sur les 40 signataires, 13 sont issus de la gauche, 12 sont de droite, 12 sans étiquette, 2 LREM et 1 Modem.

Pendant ce temps, la coalition socialiste et écologiste aux manettes de la ville allemande de Göttingen autorise les femmes à se baigner seins nus dans les piscines publiques. Une autre vision du féminisme…

Lucas Jakubowicz

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